Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 19 février 2014

La démocratie suisse n’est pas un virus mais un antidote !...

La démocratie suisse n’est pas un virus mais un antidote !...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de David L'Epée, cueilli sur le sit Les Observateurs et consacré au référendum suisse contre l'immigration de masse. Journaliste indépendant, David L'Epée collabore à la revue Éléments.

 

Votation.jpg

 

La démocratie suisse n’est pas un virus mais un  antidote !

Lorsqu’on lui montre la lune, l’imbécile regarde le doigt, dit l’adage populaire. Je dois faire partie de la catégorie des imbéciles parce que quand on me montre le problème migratoire tel qu’il a été mis en lumière par le scrutin du 9 février dernier, j’ai tendance à regarder la démocratie directe qui a permis de le désigner. Cette dernière, pourtant, ne semble pas peser bien lourd dans les considérations dont la presse nous abreuve depuis quelques jours, considérations marquées très majoritairement par le dépit, à l’image d’un milieu – les médias, l’intelligentsia, la classe politique – massivement opposé à cette initiative. « L’aveuglement anti-européen qui domine le pays l’a emporté » nous explique le socialiste Roger Nordmann, tandis que Pascal Couchepin, depuis l’autre face de la même pièce libérale, assombrit le tableau et parle d’ « économie de guerre ». Cette fracture entre électorat et “experts” est une constante dans l’histoire politique suisse de ces dernières années, mais elle prend aujourd’hui une autre dimension du fait, comme l’écrivait Le Temps du 10 février, que cette fois « le tremblement de terre est continental ». Les médias de notre pays ne sont plus les seuls à stigmatiser l’électeur suisse, ils sont rejoints dans ce travail de réprimande morale par de nombreux médias européens, à commencer par Libération qui titrait sa une d’il y a quelques jours « Le virus suisse ». A la condamnation des grands fait écho le soutien des petits : les peuples membres de l’UE sont nombreux ces jours-ci à envier la souveraineté populaire helvétique et à se demander ce qu’ils auraient fait à notre place si on leur avait donné la parole, ce que leurs gouvernants s’abstiennent bien de faire, et pour cause ! En France, deux sondages, effectués respectivement par Le Point et par Le Figaro, révèlent que les Français auraient été entre 88 et 92% à soutenir une initiative semblable à celle qui nous a été soumise.

M. Fabius se rend-il bien compte de cette fracture lorsqu’il appelle l’UE à pénaliser la Suisse ? Et M. Cohn-Bendit, qui, invité par l’émission Forum du 10 février, comparait la situation actuelle de notre pays à celle de 1933 ? Lors de cette même émission, la députée européenne Astrid Lulling se montrait encore plus explicite. Se réjouissant que son pays à elle ne soit pas perverti par l’infâme institution du référendum populaire, elle s’est écriée : « C’est à désespérer du droit de vote si les citoyens sont aussi bêtes ! »

Ces réactions à chaud ont le mérite de faire tomber quelques masques et de révéler que ce n’est pas uniquement la nouvelle politique migratoire de la Suisse qui est remise en cause par ce qu’il faut bien appeler les technocrates européens mais bien le principe même de la démocratie directe ! Un discours menaçant aux accents autocratiques qui se trouve soutenu et relayé par un certain nombre de nos politiciens, à la défaite amère, pour qui la souveraineté populaire n’a de valeur que lorsqu’elle valide leurs propositions. Le politologue Antoine Chollet l’explique bien dans son livre Défendre la démocratie directe (collection Le Savoir Suisse, 2011) : « Les élites suisses, dans leur grande majorité, nourrissent à l’égard de la démocratie des sentiments pour le moins mitigés et se font bien souvent les avocates de positions anti-démocratiques plus ou moins savamment camouflées. » Le camouflage a tendance ces derniers jours à s’effriter on découvre alors des figures franchement inquiétantes.

Alors que les “commissaires politiques” cités plus haut appellent ouvertement à des mesures de rétorsion de l’UE à notre encontre, quelques-uns parmi nos compatriotes semblent s’en réjouir. Lorsque des citoyens attendent d’un pouvoir étranger qu’il punisse leurs propres concitoyens, il n’est pas exagéré de parler de collaboration, au sens le plus méprisable que ce terme a pu prendre à travers l’histoire. Qu’importent qu’ils le fassent au nom d’une morale transcendante mais ô combien relative, la leur, qui leur donne l’assurance d’avoir raison contre tous ! Avoir raison contre la majorité est une prétention indéfendable dans un Etat démocratique puisque la démocratie est à elle-même sa propre mesure. Elle ne reconnaît pas les notions de tort ou de raison en soi, elle ne reconnaît que la légitimité d’une décision populaire, légitimité acquise par la majorité des votes.

Libération ne s’est pas trompé en parlant de virus suisse. L’épidémie risque, ces prochaines années, de surprendre et de bousculer de nombreux gouvernements parmi nos voisins européens. La maison Bruxelles se fragilise un peu plus chaque jour tandis que l’aspiration souverainiste, un peu partout, se fait jour et tente de s’exprimer, dans les urnes lorsque c’est possible, sinon dans la rue. Comme le disait Victor Hugo, il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue, et cette idée-là pourrait bien être celle de la démocratie directe. Nous nous apercevrons peut-être alors qu’il ne s’agissait pas d’un virus mais bien d’un antidote.

David L’Epée (Les Observateurs, 15 février 2014)

Manuel Valls a secrètement rendez-vous avec le leader de l’extrême droite israélienne

Manuel Valls a secrètement rendez-vous avec le leader de l’extrême droite israélienne

 

 

Tout n’est qu’une question de jugement… L’extrême droite ne dérange que quand elle sert « la cause politique » de certains, par contre, cela ne dérange plus du tout quand il s’agit de l’extrême droite d’un autre pays comme Israël.. Bien sur, ayant pour habitude de vérifier certaines informations, cette visite qui n’est que peu médiatisée a néanmoins été annoncée sur le site du CRIF. Les discours de Valls sur la haine d’autrui, l’extrême droite, le FN, tout cela n’est en fait que du vent, ceux avec qui il partage sa table sont considérés comme étant bien pire notamment par l’historien israélien Shlomo Sand.

medaillonvallslib
 
Deux poids, deux mesures. À la tête du combat politico-médiatique contre « l’extrémiste » Dieudonné, Manuel Valls s’apprête à rencontrer -loin des caméras- Avigdor Lierberman, ministre israélien des Affaires étrangères et dirigeant d’un parti d’extrême droite.

Faisons un pari: David Pujadas et ses confrères de la presse écrite et audiovisuelle ne demanderont pas au ministre, comme à l’accoutumée, des éclaircissements sur ce sujet. L’objet de l’omerta? Une rencontre -en catimini- entre Manuel Valls et Avigdor Lieberman doit se tenir dans les 48 heures. Ce mercredi 12 février, le ministre israélien des Affaires étrangères est arrivé à Paris pour une série d’entretiens évoqués, dans les grandes lignes, sur le site de son ministère. Selon le communiqué officiel, son homologue Laurent Fabius, des députés et des sénateurs, des dirigeants de la communauté juive et les représentants d’organisations anonymes « travaillant à renforcer les liens entre Israël et la France » seront les interlocuteurs d’Avigdor Lieberman. But essentiel du voyage: discuter des points de convergence et de désaccord au sujet de l’Iran et des sanctions internationales, partiellement levées par la France et les Etats-Unis.

Surprise, surprise. Parmi les personnalités rencontrées en figure une qui n’est pas censée, a priori, être présente durant la visite officielle d’un ministre des Affaires étrangères: Manuel Valls.

Ce dernier n’est pas exactement l’homologue de Lieberman. Par ailleurs, le ministre israélien des Affaires étrangères n’a pas de fonction relative à la communauté juive internationale, ce qui aurait pu justifier sa rencontre avec Manuel Valls, en charge de l’Intérieur mais aussi de la gestion des cultes.

Autre mystère: l’agenda du ministère de l’Intérieur ne fait aucune mention de cette rencontre. Et pour cause: la semaine du 10 au 16 février est curieusement absente du calendrier. À l’inverse, l’agenda de Laurent Fabius n’omet pas de signaler, comme il se doit, sa rencontre avec son homologue israélien, prévue vendredi à 11h, juste après le Conseil des ministres.

Mais, d’ailleurs: qui est Avigdor Lieberman?

En novembre dernier, suite à son acquittement par un tribunal de Jérusalem (l’homme était inculpé pour fraude et abus de confiance), Le Monde le qualifiait -avec une infinie délicatesse- de« personnage controversé ».

Certes: ses prises de position peuvent prêter à la polémique. En 2009, Arte lui consacra ainsi un bref reportage à travers l’exposition du racisme décomplexé de ses militants.

L’historien israélien Shlomo Sand avait déjà insisté -en 2009, lors d’un entretien avec L’Express- sur le radicalisme « identitaire » de Lieberman, ajoutant qu’il était « pire que Le Pen ».

En novembre 2012, cet ultra-nationaliste, originaire de Moldavie et bientôt placé à la tête de la commission parlementaire des affaires étrangères et de la défense, était invité par un prestigieux think-tank américain, The Brookings Institution, afin d’exposer sa vision singulière de la politique internationale. A titre d’illustration -parmi tant d’autres exemples disponibles- de son idéologie, on peut ainsi l’entendre exprimer -à la 26ème minute de la vidéo suivante- son regret au sujet de Moïse, qui aurait dû mener son peuple « au Bénélux » plutôt qu’au Moyen-Orient car les pays voisins seraient plus aimables que ceux entourant Israël.

En décembre 2013, de nouveau invité par le même think-tank, Lieberman réfuta « complètement », à la 55ème minute de la vidéo ci-dessous,le mot « occupation » employé par une auditrice du public. Selon l’homme redevenu ministre un mois plus tôt, il ne peut pas y avoir « occupation » des territoires palestiniens car, entre autres explications, il n’y avait pas d’État palestinien avant 1948.

En ce mois de février, l’ultra-radical Lieberman serait en train, selon des observateurs de la vie politique israélienne, de tenter de modérer l’image de son parti, classé à l’extrême droite, afin de gagner en crédibilité pour briguer, à l’avenir, le poste de Premier ministre.

Ce qui ne l’empêche pas de continuer à rassurer son électorat le plus extrémiste: à l’instar de son collègue Uzi Landau, l’homme continue ainsi de prôner « des transferts de populations et de territoires, et notamment que certaines zones peuplées par des Arabes israéliens fassent partie d’un futur Etat palestinien ». En clair, il s’agirait de remettre des villes arabes israéliennes à l’Autorité palestinienne en échange de la souveraineté sur des colonies juives en Cisjordanie. Une proposition à laquelle s’est déjà opposée le président Shimon Peres : « Israël ne peut pas retirer leur citoyenneté à ses ressortissants simplement parce qu’ils sont Arabes. »

Pour comprendre l’impact d’une telle proposition au sein de la population ciblée, un reportage récemment diffusé par une chaine israélienne donne un éclairage intéressant quant à la perception de la société civile arabe.

Qu’en est-il de Manuel Valls? Sa rencontre secrète avec Lieberman ressemble à une séance de rattrapage. En novembre, le ministre de l’Intérieur avait annulé une visite dans l’État hébreu en raison des révoltes sociales en Bretagne. L’homme devait initialement venir renforcer la coopération policière (et notamment l’échange d’informations dans le domaine sensible et opaque du renseignement) entre Paris et Tel Aviv.

Lieberman n’est pas chargé des questions policières mais s’il devait continuer son ascension dans la vie politique israélienne, il deviendrait, de facto, un personnage incontournable, notamment pour le ministre français qui s’était déclaré, en novembre 2012, « absolument engagé pour Israël ». Dans l’affaire Dieudonné, Valls a fait preuve d’un activisme singulier et influencé par ses propres relais amicaux au sein du Crif. Aujourd’hui, sa volonté de nouer des liens avec un extrémiste israélien notoire confirme, si besoin était, son « humanisme républicain » à géométrie variable: s’indigner de Dieudonné pour se lier d’amitié avec Lieberman ne manque pas de piquant.

Espérons, dès lors, que la rencontre secrète entre les deux hommes se tiendra ce vendredi 14 février, au jour propice de la Saint-Valentin: cela ne serait que justice pour l’élu d’une République laïque et souveraine qui osa pourtant se déclarer, « par {sa} femme, lié, de manière éternelle, à la communauté juive et à Israël ».

« Quand même ».

Addendum 13/02/14: l’agence Sipa Media confirme aujourd’hui la rencontre Valls-Lieberman.

L’information, annoncée mardi 11 février par le ministère israélien des Affaires étrangères et reprise le lendemain par Panamza, n’avait été rapportée jusqu’alors que par la presse israélienne, américaine et libanaise.

Source+vidéos: Panamza.com via Sott.net

Harde cijfers tonen aan dat massa-immigratie zware last is

Harde cijfers tonen aan dat massa-immigratie zware last is

Essen: 90% criminaliteit gepleegd door buitenlanders - Mogelijk nieuw Zwitsers referendum over verdere beperking immigratie tot 0,2% / inwoners


Na het 'JA' tegen het beperken van de massa-immigratie, is er in Zwitserland nu al een nieuw initiatief gestart voor nog een referendum, waarmee de immigratiestroom tot 0,2% van de bevolking moet worden beperkt.

Nadat de Zwitserse bevolking vorige week in een referendum voor de beperking van massa-immigratie had gestemd, vielen Europese politici over elkaar heen met kritiek en zelfs dreigementen. In ons eigen land blijven we met name vanuit linkse en liberale kringen horen dat immigratie zo goed voor de economie en samenleving zou zijn. De harde cijfers, nota bene van de overheid zelf, tonen echter aan dat precies het tegendeel het geval is. Met name immigranten uit Noord Afrika en het Midden Oosten vormen doorgaans een zware belasting voor onze toch al onder grote druk staande samenleving.

De Zwitsers vinden dat het met bijna 25% immigranten welletjes is geweest. Het land kende jarenlang de hoogste immigratiecijfers van heel Europa. Maar ook in de EU is het aandeel migranten in de bevolking hoog: in Duitsland 19,5%, in Nederland 21%. In totaal leven er 3,54 miljoen allochtonen in ons land, waarvan 1,97 miljoen afkomstig zijn uit niet-Westerse landen, voornamelijk Suriname, Turkije en Marokko. (5).

Hoezo 'kwalitatieve' immigratie?

In Nederland kent men dezelfde problemen met migranten als in Duitsland, waar maar liefst 62% niet eens een middelbare schooldiploma heeft. De 'gekwalificeerde' en 'goed opgeleide vakmensen' waar politici doorgaans op wijzen, blijken er in werkelijkheid nauwelijks te zijn.

Gevolg is dat de werkloosheid onder migranten circa twee keer zo hoog is als onder de autochtone bevolking, waardoor ze veel vaker van een uitkering moeten leven. In 2012 bedroeg de werkloosheid onder niet-Westerse allochtonen in Nederland 15,5%, onder jongeren zelfs 28,4% (6). De veronderstelde baten van immigratie -'goedkope arbeidskrachten'- staan zo in geen verhouding tot de kosten.

Essen: 90% criminaliteit door buitenlanders

Mogelijk nog erger zijn de angstvallig door de politiek doodgezwegen of doelbewust verdraaide criminaliteitscijfers. In de stad Essen wordt 90% (!) van de criminaliteit door buitenlanders gepleegd. Dat is geen loos gerucht, maar een officieel percentage dat door een sociaal afdelingshoofd werd bevestigd. In de Roerstad zijn de meeste daders jongeren met een Libanese, Albanese, (Noord-)Afrikaanse of Hongaarse achtergrond.

Allochtonen veel vaker crimineel

Dezelfde trend is in Nederland zichtbaar. Daar waar 1,6% van de autochtone mannen bij de politie bekend is, is dat 3,8% van alle allochtone mannen. Het gaat dan met name om Antillianen, Marokkanen en Turken, en niet zozeer om immigranten uit Oost Azië (China, Vietnam, Indonesië, e.d.) en Zuid Amerika. Jeugdige Antillianen en Marokkanen maken zich zelfs 3,5 x vaker schuldig aan geweldsmisdrijven dan autochtone jongeren. (7)

Met vergelijkbare cijfers werd in Zwitserland het debat over massa-immigratie gevoerd. Zo zijn volgens de Tagesanzeiger mannen uit Angola, Nigeria en Algerije 6 x vaker betrokken bij criminaliteit als Zwitserse mannen. Bij het referendum ging het overigens niet enkel om immigratie uit de EU, zoals de media berichtten. Ook asielzoekers uit niet-EU landen werden er bewust bij betrokken (3).

Mogelijk weer referendum voor verdere beperking

Ondanks alle kritiek uit Europa is er in Zwitserland een initiatief gestart voor een nieuw referendum, dat de immigratiestroom moet beperken tot 0,2% van het aantal inwoners. Dat betekent dat er op de 8 miljoen inwoners jaarlijks maximaal 16.000 immigranten mogen bijkomen (2), een forse daling ten opzichte van de bijna 125.000 in 2013. Naar verhouding kwamen er daarmee meer migranten naar Zwitserland dan naar enig ander industrieland (3).

Asielzoekers in tentenkampen

Bij onze Oosterburen weten ze inmiddels niet meer waar ze met alle asielzoekers heen moeten. Even googelen levert tal van artikelen op, waaruit blijkt dat er eenvoudigweg geen plek meer voor ze is, en ze in sommige gevallen zelfs in tentenkampen worden gestopt.

Anti-immigratiepartijen in opkomst

Net als in Den Haag doet de regering in Berlijn alsof de problemen met immigranten niet bestaan. In Duitsland heeft dat nog niet geleid tot de sterke opkomst van anti-EU en anti-immigratiepartijen, maar in Nederland, België, Frankrijk, Groot Brittannië, Oostenrijk, Italië, Griekenland, Hongarije en Noorwegen is dat wel het geval.

Ook Noren zijn softe benadering zat

Naar aanleiding van het succes van het Zwitserse referendum wil één van beide regeringspartijen in Noorwegen eveneens een referendum over immigratie organiseren (8). Ook de Noren zijn de dankzij immigranten fors toegenomen criminaliteit helemaal zat geworden, en kozen onlangs voor een rechtse regering, die beloofde een einde te maken aan de softe 'linkse' behandeling van buitenlanders. Al kort na het aantreden van deze regering werd daadwerkelijk begonnen met het uitzetten van criminele immigranten.

Kuisheidsgordel vanwege verkrachters

De cijfers logen er dan ook niet om: 65% van alle verkrachters in Noorwegen komt uit niet-Westerse, hoofdzakelijk islamitische landen. Ook in Zweden is iedere tweede verkrachter een niet-Westerse immigrant. Geen grapje: jonge Zweedse vrouwen dragen in sommige wijken met veel allochtonen inmiddels een kuisheidsgordel. In de Noorse hoofdstad Oslo was vanwege een ware verkrachtingsgolf door migranten bijna geen blonde vrouw meer te zien; die hadden om zichzelf te beschermen hun haren zwart geverfd (9). 

Xander

(1) KOPP
(2) KOPP
(3) Frankfurter Allgemeine
(4) Google / Süddeutsche
(5) CBS
(6) CBS
(7) CBS
(8) KOPP
(9) KOPP

Zie ook o.a.:

11-01: Driekwart Britten wil halt aan immigratie; Duitsers in 2035 in minderheid
11-01: EU eist uitkering voor alle Roemenen en Bulgaren, ook als ze niet willen werken

2013:
28-11: Britten gaan werkloze Roemenen en Bulgaren het land uitzetten
16-11: Open grenzen Duitsland: Aantal uitkeringen Oost Europeanen verviervoudigd
13-10: Komst Bulgaren en Roemenen: Dortmund vervallen tot getto vol armoede en geweld
17-07: Migrantenbendes overvallen Europese treinreizigers en plunderen ongeluklocaties
24-05: Stratfor: Zweedse migrantenrellen zullen op heel Europa overslaan
22-05: Zweedse immigratie- en integratiebeleid gaat in vlammen op
06-02: Zweedse stad Malmö zinkt weg in anarchie door moslimimmigranten

mardi, 18 février 2014

The USA’s Asia Policy is Shifting

empire-in-asia-e1377199333368.png

Vladimir Odintsov :

The USA’s Asia Policy is Shifting

The February 5th discussion in Congress of the issue of the United States’ Asia policy came as a clear confirmation of the course taken by Washington influence by hawks: transitioning from the balanced approach of the past to solving territorial disputes in the Pacific Rim to a tougher stance, one including the use of force. The intent of updating future US activities in Asia is reflected in the very name of the congressional subcommittee hearing: “America’s Future in Asia: From Rebalancing to Managing Sovereignty Disputes.” It wholly confirmed Washington’s decision of transitioning to a position of imperial dictatorship in that area of the world, where in recent times the US has regularly expressed grievances against China regarding the recently announced Chinese Air Defense Identification Zone (ADIZ), which includes a number of islands in the South China Sea.

According to reports of various foreign observers, a fairly obvious tension in relations between the two countries has appeared in recent days, despite Washington’s outward declaration of willingness to develop a bilateral cooperation with China in a number of arenas. In the view of many analysts, this is largely due to a shift in US military strategy and its particular emphasis on the strengthening of its strategic presence in the Pacific region as a means of combating Chinese expansion in Asia. The sharpest of these confrontations are in the field of military strategy and of competition for influence over regional economic trade unions. The underlying motive for this is clear: each year 5.3 trillion dollars of the trade turnover takes place in the South China Sea, with US trade accounting for 1.2 trillion of the total amount.

A session of the Subcommittee on Europe, Eurasia and Emerging Threats of the Foreign Affairs Committee of the US House of Representatives termed “China’s Maritime and Other Geographic Threats” held on October 30th, 2013 is a clear indication of the growth of anti-Chinese sentiment in the American political establishment. This session, chaired by Congressman Dana Rohrabacher, witnessed a significant rise in the inciting of military confrontation with China in the Pacific Rim region, as well as a quest by US politicians to further strengthen US expansion in that part of the world by military confrontation with China, looking to Japan for support.

Giving testimony before a congressional subcommittee on February 5th, the US Assistant Secretary of State for East Asian and Pacific Affairs, Daniel Russel, stated that the United States is acting against “China’s incremental efforts to assert control over the area contained in the so-called “nine-dash line” (i.e. China’s territorial demands in the South China Sea)”. He added, “I think it is imperative that we be clear about what we mean when the United States says that we take no position on competing claims to sovereignty over disputed land features in the East China and South China Seas…we do take a strong position that maritime claims must accord with customary international law…”

This assertion, repeated several times during his testimony before Congress and in a briefing for foreign journalists which took place on February 4th in the US Department of State Foreign Press Center, may indicate significant changes in US foreign policy in the Asia-Pacific region. Before Russel’s testimony the United States officially announced its neutrality in respect to maritime disputes in the South China Sea, which was used by American diplomats primarily as a denial of the military component of Washington’s policy in the region. The White House now, however, takes a “strong position” on the issue and intends to use certain provisions of the UN Convention on the Law of the Sea (UNCLOS) – which the US itself has not yet joined – to place increased pressure on China and to denounce Beijing’s maritime demands.

Adjusting for the adoption of its modified position in the Pacific Rim region Washington “aided” the Philippine government in bringing a judicial lawsuit against China before the International Tribunal for the Law of the Sea (ITLOS), which will review the issue on March 30th of this year in Hague. This step, however, is clearly a link in Washington’s coordinated military propaganda campaign against China, as the same day that Russel gave testimony before Congress the New York Times published an interview with president of the Philippines Aquino, in which he compared Beijing’s territorial demands in the South China Sea with Hitler’s 1938 seizure of the Czech Sudetenland, equating China’s activities with those of Nazi Germany. In support of Aquino’s inflammatory comparison, on February 6th of this year The Atlantic temporarily carried an article with a critique of China.

When, with the clear sanction of the White House, the US media begins comparing a country with Nazi Germany, it becomes obvious that the American war machine is gaining momentum in its preparations for the next war, in which military industry circles have long been interested. The “informational support” of such a shift in US foreign policy was provided in the form of speeches delivered by a number of congressmen before congressional subcommittee hearings on maritime disputes, which took place last week. Testimony was brought by congressmen Ami Bera, Steve Chabot, Randy Forbes, Brad Sherman and a number of others in support of a forceful US position and of confrontation with Beijing over disputed territories in the Pacific Rim region.

Meanwhile, an active relocation of the US submarine fleet in the Pacific Ocean is underway, as well as the modernization and expansion of the US military base on Guam, its largest base in the Western Pacific since World War II, although the military equipment there is already sufficient for large-scale military activities, according to a number of military experts. The building of additional military bases on the South Korean Island of Jeju, the Australian Cocos Islands and the expansion of its base on the Diego Garcia Islands is clearly in the Pentagon’s interest. Singapore has already given permission for the use of its Navy base, Chang, for better control over the Malacca Strait, through which 80% of its Chinese oil imports arrive…

Under such circumstances, the true agenda of US vice-president Biden and US Deputy Secretary of State William Burns’ visits to the region becomes increasingly clear, as well as that of the upcoming visits of Secretary of State John Kerry, Minister of Defense Chuck Hagel and a number of other high-level US officials. The US’s political balancing act in the Pacific Rim region is truly shifting.

Vladimir Odintsov, a political observer, exclusively for the online magazine New Eastern Outlook.

Taliban bedreigen niet-islamitisch bergvolk

Taliban bedreigen niet-islamitisch bergvolk: bekeer je of sterf!

Ex: http://www.parool.nl
 
 
Kailash-vrouwen in Islamabad op een bijeenkomst over de verschillende culturen in het land. © epa

De Kalash, het Pakistaanse bergvolk dat zegt af te stammen van Alexander de Grote, zijn altijd veilig geweest achter hun muren van rots en ijs. Maar de Taliban hebben 'een gewapende strijd' aangekondigd tegen deze stam, omdat deze zich nooit heeft bekeerd tot de islam.

Er komen weinig buitenstaanders in de Chitral-vallei. De wegen zijn een groot deel van het jaar onbegaanbaar en voordat een vliegtuig het aandurft om op te stijgen, moeten de weersomstandigheden absoluut perfect zijn: de kleine luchthaven ligt weggemoffeld tussen bergtoppen van meer dan achtduizend meter hoog.

Dit is misschien wel het mooiste deel van Pakistan. Bergtoppen torenen woest, rauw en overdonderend boven de vallei uit. Overal is water: rivieren, beken en watervallen vechten zich een weg naar beneden en op sommige plaatsen verandert grijze rots in een boomgaard vol roze bloesem of velden vol wuivende tarwe.

Altijd met rust gelaten

Vroeger werd deze vallei gedomineerd door gematigde Ismaëlies, een aftakking van de islam die wordt geleid door de Agha Khan. Nu zijn soennitische moslims er in de meerderheid, maar ook zij hebben de 3.500 Kalash altijd met rust gelaten. De rijzige mannen en vrouwen, vaak met lichte ogen en een lichte huid, leven in hun afgelegen dorpen, ver in de bergen.

Soms ondernemen toeristen de lange reis om de Kalash te zien. Een enkele buitenlander. Een handjevol Pakistanen uit 'de vlaktes'. Die laatste groep is overigens niet erg populair bij de Kalash-vrouwen, zo vertelden ze in 2002 in een interview met de Volkskrant. 'Ze verstoppen hun eigen vrouwen, maar komen wel naar onze gezichten kijken', zei een jong meisje. 'Ze hebben geen respect.'

'Bekeer of sterf'


Begin deze maand, op 2 februari, verscheen er een video op een website van de Taliban die volgens persbureau AFP begint met prachtige beelden van de vallei. Daarna zegt een stem dat de Kalash zich tot de islam moeten bekeren, of zullen sterven.

'Bij de genade van Allah heeft een groeiend aantal mensen van de Kalash de islam omarmd. We willen aan de hele stam duidelijk maken dat de leden zullen worden vernietigd met hun beschermers, de westerse agenten, als ze niet bekeren.'

In de video worden internationale non-gouvernementele organisaties ervan beschuldigd in Chitral te infiltreren om de cultuur van de Kalash te beschermen, en daarmee mensen weg te houden van de islam. De liefdadigheidsorganisatie van de Agha Khan wordt hierbij als voorbeeld genoemd, en de stem zweert om dergelijke snode plannen in de kiem te smoren.

(Door: Sacha Kester)

En Islande, les ressources naturelles sont maintenant « détenues par le peuple »

icelandicpeople.jpg

En Islande, les ressources naturelles sont maintenant «détenues par le peuple»
Ex: http://www.localisme.fr
 
Interview - La nouvelle Constitution islandaise, choisie par référendum, prévoit que les ressources naturelles soient « détenues par le peuple islandais ».

Entretien avec Victor David, juriste de l’environnement à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

Le projet de nouvelle Constitution islandaise prévoit que les ressources naturelles soient « détenues par le peuple islandais ». Quelle serait la portée de ce texte s’il était adopté ?

Victor David : Cette formulation est une façon politiquement correcte de parler de nationalisation des ressources naturelles. En Islande, un des grands enjeux concerne les produits de la mer. Quelques grosses entreprises concentrent presque l’ensemble des quotas de pêche. Cette nationalisation permettrait de renégocier les quotas vers une redistribution plus favorable à l’ensemble de la population. Les perspectives de trouver du pétrole dans les eaux territoriales islandaises en mer du Nord ne sont probablement pas non plus étrangères à cette proposition. Plus largement, la nationalisation est motivée par la crainte de voir des multinationales, voire des Etats étrangers via des entreprises publiques, accaparer les ressources. La Chine a par exemple essayé d’acquérir des terrains en Islande. Il faut cependant relativiser la portée du texte islandais qui ne fait référence qu’aux ressources non déjà privatisées. Il ne s’agit donc pas pour le gouvernement de faire une chasse aux compagnies privées.

Les changements sont donc assez marginaux ?

Non, car il existe encore beaucoup de ressources naturelles non encore transférées au secteur privé, en matière de pêche mais aussi les réserves pétrolières offshore qui n’en sont qu’au stade… de potentiel !

La référence au « peuple » ne donne-t-elle pas plus de prise aux citoyens sur leurs ressources que la seule nationalisation ?

Pas vraiment, dans la mesure où l’Islande est une démocratie représentative. Il faudrait la mise en place de mécanismes de participation pour que la population soit associée à la gestion des ressources. Par le biais de référendums locaux notamment. Alors, la propriété des peuples aurait plus de sens. Cela dit, il est vrai que le projet de constitution islandaise prévoit des référendums d’initiative citoyenne. 10% de la population pourrait provoquer un référendum, pourquoi pas, sur les ressources naturelles en cas de litige avec l’Etat.

Est-ce que ce projet laisse envisager une meilleure protection des ressources naturelles ?

L’environnement n’a pas forcément grand chose à y gagner. Derrière le vocable « ressources naturelles », on parle en effet moins de la flore, de la faune ou des paysages, que de tout ce qui peut s’avérer être une « richesse naturelle », comme le pétrole, les minerais ou les produits de la pêche. On soustrait aux appétits individuels les ressources naturelles qui ne sont pas déjà privatisées pour les donner au peuple. En réalité, c’est l’Etat qui les gère sous forme d’actionnariat majoritaire, sans nécessairement protéger la nature. Un vrai progrès ces dernières années en matière de protection des ressources naturelles vient de la constitution équatorienne de 2008 qui a décidé d’accorder des « droits fondamentaux » à la nature elle-même. Cela facilite en particulier la défense de l’environnement car ces droits permettent à toute personne de se faire le porte-parole de la nature devant la justice et de porter plainte sans avoir à justifier de préjudice personnel. Et les atteintes à l’environnement sont imprescriptibles.

Cette proposition de l’Islande s’inscrit-elle dans une tendance plus large ?

Oui, la nationalisation des ressources naturelles revient sur le devant de la scène. En toute légalité d’ailleurs puisque, depuis 1962, les Nations unies affirment la souveraineté des Etats sur les ressources naturelles. Ces dernières décennies, les Etats avaient pourtant utilisé ces droits pour privatiser les ressources, sous la pression du FMI et de la Banque mondiale. Depuis le début des années 2000, le Venezuela, la Bolivie et l’Equateur ont entamé ou renforcé la nationalisation de leurs ressources naturelles, notamment du pétrole mais pas seulement. En Bolivie, la nationalisation de l’eau a permis à l’Etat de reprendre la main sur ce secteur contre Suez. A Québec, les partis politiques nationalistes réclament régulièrement la souveraineté sur les ressources naturelles. Mais un effet pervers de ce genre de nationalisation est le risque de corruption, car les gouvernants deviennent les gestionnaires exclusifs de ces richesses. Il faut donc impérativement accroître la participation du public dans la prise de décision en matière de gestion des ressources naturelles et renforcer les garanties de transparence de l’action publique.

 

Cet article de Magali Reinert a initialement été publié, le 8 janvier, par Novethic, le média expert du développement durable.

lundi, 17 février 2014

La guerre des drones d'Obama

Customs-and-Border-protection-drone.jpg

LE CHANGEMENT DE LA GUERRE

La guerre des drones d'Obama

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Cinq drones supplémentaires Falco seront opérationnels début avril en Afrique pour l'observation militaire dans la région des grands lacs où se sont repliés les ex-rebelles du Nord-Kivu, aux confins orientaux de la République démocratique du Congo (RDC). Capables d'opérer , de jour comme de nuit, de voler à 14.000 pieds (4.200 m), de tenir 12 heures en l'air, les drones sont devenus de véritables multiplicateurs de force. Ces drones seront non armés car ils participeront à la force de paix onusienne au Congo, au Soudan du Sud, où 7 500 casques bleus sont débordés par la guerre civile et en République centrafricaine où tout indique qu'une mission onusienne devrait remplacer, au printemps prochain, les forces africaines de la Misca. Les frais d'exploitation de ces cinq drones semblent plus que raisonnables: 15 millions de dollars pour cinq aérodynes et leur maintenance. Mais les drones sont loin d'être pacifiques !

Le Washington Post a rapporté que les frappes de drones au Pakistan ont été "nettement réduites" à la demande du gouvernement pakistanais pendant que celui-ci poursuit des pourparlers de paix avec les Talibans. Le gouvernement américain a précisé qu’il continuerait d'effectuer des frappes contre des cibles d’Al-Qaïda. Pendant ce temps, les frappes de drones ont continué au Yémen où un missile tiré sur un convoi de mariage a tué 11 personnes au mois de décembre.


C'est le 23 janvier 2009 que le président Barack Obama autorisait sa première frappe de drone. L’attaque, lancée contre un camp au nord-ouest du Pakistan, tua entre 7 et 15 personnes mais manqua le repaire Taliban que la CIA pensait alors viser. Au cours des cinq années suivantes, la CIA a effectué plus de 390 frappes de drone connues au Pakistan, au Yémen et en Somalie. (L’Agence a effectué 51 frappes de drone entre 2004 et 2009, durant l’administration Bush.) Il y a donc bien une montée en puissance spectaculaire de ce genre d'attaques. Obama y a même fait une brève référence dans son discours de janvier 2014 sur l’Etat de l’Union, assurant le Congrès qu'il avait imposé ''des limites prudentes sur l’usage des drones''. 


Ce n’est pas la première fois que le président américain reconnait la nécessité d’une politique plus claire sur les bombardements par drones interposés, nouvelle forme de la guerre moderne et de l'interventionnisme américain appelée dans le jargon militaire la ''force létale''. En mai dernier, Obama faisait remarquer à l’Université de Défense nationale que "cette nouvelle technologie soulève de lourdes questions, à propos de qui est ciblé, et pourquoi". Les réponses fournies depuis restent toujours vagues. Effectivement, qui est réellement ciblé ? 


Selon l’administration Obama, la force létale ne peut être utilisée que contre "Al-Qaïda et ses groupes affiliés". Or, officiellement, le gouvernement américain n’a identifié publiquement aucun groupe affilié à Al-Qaïda en dehors des Talibans ! L’examen des rapports des renseignements étasuniens couvrant la plupart des frappes de drone au Pakistan entre 2006 et 2008 et entre 2010 et 2011, montre que "les opérateurs de drone n’étaient pas toujours certains de qui ils tuaient, malgré les garanties du gouvernement sur l’exactitude des renseignements de ciblage de la CIA". Plus de la moitié des 482 personnes tuées entre septembre 2010 et septembre 2011 n’étaient pas des hauts dirigeants d’Al-Qaïda, mais furent "évalués" comme des extrémistes afghans, pakistanais ou inconnus. En fait, les drones n’ont tué que six hauts dirigeants d’Al-Qaïda au cours de ces mois-là. La ''force létale'' implique pour son usage "une menace imminente et continue envers des ressortissants étasuniens" mais les recommandations militaires du Pentagone précisent que les États-Unis doivent toujours être capables "d’agir en légitime défense dans des circonstances où il y a des éléments d’attaques supplémentaires imminentes, même s’il n’y a pas d’éléments spécifiques sur le lieu d’une telle attaque ou sur la nature précise de l’attaque." Cette très large définition - c'est le moins qu'on puisse dire ! - semble donc permettre à l’administration Obama de frapper n’importe quand. En dehors d’une liste de cibles à éliminer, un élément clé de la guerre des drones est aussi l’utilisation américaine des fameuses ''signature strikes'' — attaques autorisées contre des cibles affichant une "signature" terroriste, telle que "des camps d’entraînement et des enceintes suspectes". Le gouvernement américain a refusé jusqu'alors de reconnaître l’utilisation de ces "signature strikes" ou d’en discuter les justifications légales. La CIA déclare qu'elle ne dévoile pas les critères qu’elle emploie pour identifier une "signature" terroriste et nous la comprenons : il est particulièrement difficile de le faire par exemple au nord-ouest du Pakistan, où les militants et les civils peuvent s’habiller de la même manière, et où il est coutumier de porter publiquement une arme.


Les Commissions du Congrès sur le renseignement surveillent le programme de drone. Cependant, leurs capacités à établir des limites sont sévèrement restreintes car le programme de la ''force létale'' est totalement classifié secret défense. Le gouvernement américain a systématiquement refusé de répondre aux demandes d’informations complémentaires de la part des législateurs. Par exemple, depuis 2011, 21 demandes de membres du Congrès sollicitant l’accès aux mémorandums du Bureau du conseil juridique qui fournissent les bases légales de l'usage des drones ont été refusées. Les ''frappes létales'' ne peuvent être réalisées seulement qu'avec "la quasi certitude que des non-combattants ne seront pas blessés ou tués". Cependant, les militaires américains comptent tous les individus masculins d’âge militaire tués par drones comme des militants. Le Bureau of Investigative Journalism estimait que le nombre total de victimes civiles depuis 2004 au seul Pakistan était passé de 416 à 951. Puis, se pose aussi la question de la frappe par des drones de citoyens américains. 


En septembre 2011, Anwar Al-Awlaki, un pasteur né aux États-Unis et donc citoyen américain a été tué lors d’une frappe de drone au Yémen. Un mémo secret du département de la Justice a fourni la justification légale pour cibler un citoyen étasunien. Le mémo, obtenu par NBC News, estimait qu’il était légal d’utiliser la force létale dans un pays étranger contre un citoyen étasunien qui est un haut dirigeant d’Al-Qaïda ou d’un groupe affilié si un haut représentant a déterminé que l’individu posait une menace imminente, que sa capture était impossible, et que l’opération était compatible avec les lois de la guerre. Le mémo note que de tels assassinats de citoyens étasuniens sont justifiés à condition que les victimes civiles ne soient pas "excessives". Le fils de 16 ans d’Al-Awlaki, Abdulrahman al-Awalki, également citoyen étasunien, a été tué dans une frappe séparée deux semaines plus tard. Lorsqu’il fut interrogé sur les justifications légales de sa mort, Robert Gibbs, conseiller d’Obama et ancien porte-parole de la Maison Blanche, a répondu qu’Abdulrahman al-Awlaki "aurait dû avoir un père beaucoup plus responsable".


En fait, de manière générale, les drones ont étendu la fluidité et l'indistinction au monde de la guerre. En somme, au Pakistan ou au Yémen, en Somalie ou au Sahel et demain dans la région stratégique des grands lacs, n'importe qui peut être attaqué par un drone, n'importe où et n'importe quand. Or, cette fluidité accélère le processus d'éparpillement des combattants. En fait, les attaques de drones amplifient la création de foyers de terrorisme diversifiés et autonomes, la dilution de la guerre, loin de toute stratégie clausewitzienne de concentration des forces. Le nouveau drone britannique de combat spectaculaire sélectionnera demain quasi automatiquement et de manière autonome ses cibles. Ce sera en fait le premier avion de chasse robot. Enfin, parce que les médias sans doute ne nous le diront pas, il faut savoir qu'à huis clos, le Congrès américain vient de voter l’autorisation d’armer de ''force létale'' Al Nosra (Al Quaïda) en Syrie. Là encore, on notera la double fonction permanente et militaire d'Al Qaeda : à la fois, épouvantail et en même temps, collaborateur, plus ou moins conscient, plus ou moins instrumentalisé par le service de l'intendance des armuriers américains.

 

Ära Erdogan brachte der Türkei 400 Milliarden Euro an Schulden

turklirasi.jpg

Ära Erdogan brachte der Türkei 400 Milliarden Euro an Schulden

Ex: http://www.unzensuriert.at

Auch wenn sich in der Türkei seit des Amtsantritts der Regierung Erdogan im Jahr 2003 die Einkommen um 40 Prozent erhöht haben, wuchs mit dem vermeintlichen Wohlstand auch der Schuldenberg gigantisch. Laut Informationen des Finanzministeriums hat die Türkei derzeit eine Schuldenlast von 561,5 Milliarden Dollar (416,08 Milliarden Euro) zu bewältigen. Im Vergleich zu 2002 hat sich die Verschuldung 2013 weit mehr als verdoppelt. Ein Jahr vor Antritt der regierenden AKP betrug die Verschuldung noch 221,3 Milliarden Dollar.

Der Verschuldungsgrad des einzelnen Bürgers in der Türkei ist in Folge mit 15.631 Lira (5.166 Euro) auf beinahe das Dreifache gegenüber dem Vergleichszeitraum 2002 angewachsen. Auch wenn Erdogan seinen Bürgern inflationsbereinigt ein um 40 Prozent höheres Einkommen brachte, gab es tatsächlich keinen Vorteil, da auch das Leben teurer wurde. So etwa Nahrungsmittel. Gerade für ärmere Schichten sind die massiven Preisschwankungen bei Obst, Gemüse und Grundnahrungsmitteln eine enorme Belastung. So sind etwa die Kartoffelpreise im Jänner gegenüber dem Vorjahr von über einer Lira auf bis zu 7,5 Lira (2,50 Euro) pro Kilo angestiegen.

Weil die türkische Zentralbank den Leitzins von 4,5 auf 10 mehr als verdoppelt hat, sind Kredite massiv teurer geworden, was türkische Schuldner noch weiter in die Krise treibt. Gesamt gesehen hat die Regierung Erdogan seinen Bürgern keinen Wohlstand geschaffen, sondern eher Armut. Wie mag es wohl enden, wenn die Türkei auch als Mitglied der EU ihren Kurs weiterfährt?

dimanche, 16 février 2014

Pakistani Province of Baluchistan at Cross-Roads of Geo-Political games

 

This aspect is related to the geographical location of Baluchistan at the maritime interface of the Western, Southern and Eastern segments of Asia alongside the Indian Ocean that further enhances its importance in facilitating global trade and energy shipments. Baluchistan thus provides a number of shortest possible land and sea route to and from the East and the West. For this very reason Baluchistan has become a ‘geo-strategic’ fulcrum of this arena of extremely heightened geo-political competition. The US sponsored idea of “Greater Baluchistan” has done Baluchistan no good. On top of all Baluchistan’s territorial link with Afghanistan and use of its territory for the facilitation of NATO supplies has made it even more vulnerable to the geo-political maneuvering of the US and its allies in the region.

The idea of “greater Baluchistan” includes not merely territorial disintegration of Pakistan alone; it also includes that of both Iran and Afghanistan. In introducing a resolution on ‘independent Baluchistan’ in the US House of Representative in 2012, the US Congressman Dana Rohrabacher said that the people of Baluchistan, “currently divided between Pakistan, Iran, and Afghanistan, have the right to self-determination and to their own sovereign country,” adding that they should be afforded full opportunity to choose their own status among the community of nations. This ‘moral support’ is being followed by the supply of ample foreign fundings, arms deliveries and military training. In 2001, Jane’s information group, one of the leading sources on intelligence information, reported that the RAW and MOSSAD have created five new agencies to penetrate Pakistan to target important religious figures, civil and military personnel, journalists, judges etc, and the current situation and information provided by Pakistan’s various security agencies also verifies the fact of foreign involvement in Baluchistan. Even the government of Afghanistan has been abetting the disruptive forces in igniting conflict in the region by providing territorial sanctuaries to the so-called insurgents.

The continuing Baluch struggle against “deprivation”, properly supplied by the Western fighter for the greater good have successfully spread the conflict into many zones of Baluchistan, making them virtually independent. By repeatedly highlighting and emphasizing the state of deprivation of the Baluch people, the US and its allies have been exploiting the Baluch youth that is dying out with foreign arms in its hands in an attempt to attain the much yearned after ‘national’ independence from the ‘dictatorial’ domination of the Punjab. In this context, the US Congress bill on Baluch’s right to separation and self determination, tabled in 2012, is one of the manifest examples of the deliberately designed geo-political maneuvering. That bill was and is not only a violation of the internationally recognized principle of non-intervention, but also a sort of window dressing of the US’ and its Western allies’ global agendas. In essence, it was nothing else but an attempt to give a ‘legitimate’ cover to pursue, on part of the US, the twentieth century grand objectives which include domination of the region extending from Baluchistan to Central Asia and Eurasia and to Eastern Asia by way of segmenting the entire region, thereby controlling and dominating the flow of energy to and from the Eastern, Central and Western segments of Asia through the Indian Ocean.

It is for this reason that many US policy makers have, from time to time, been emphasizing the geo-strategic significance of Baluchistan in terms of serving the “grand objectives” of the US. For example a prominent US expert on South Asian affairs, Selig Harrison, urged the White House in 2011 to contain the fast spreading influence of China in the India Ocean, “by supporting the movement for an independent Baluchistan along the Arabian Sea and working with Baluch insurgents to oust the Chinese from their budding naval base at Gwadar.” Similarly, the evidence of such an interest in disintegrating Pakistan can also be found in an article, “Blood Borders” written by a military analyst of the US, Lt. Col. Ralph Peter, who presented the idea of revision of the boundaries of the entire Middle East as per the wished of the people of locale, and further suggested the placement of the US forces in the region to “continue to fight for security from terrorism, for the prospect of democracy and for access to oil supplies in a region that is destined to fight itself.”

The US has thus been using its presence in Afghanistan, which is by default linked to the attainment of the US’ grand objectives, to play dirty game in Baluchistan too. In 2012, during a briefing to the upper house of Pakistan’s parliament, the then interior minister of Pakistan, Mr. Rehman Malik, presented a number of letters written by the Afghan government to provide funds, visas, weapons and ammunition to Brahamdagh Bugti’s followers inside Baluchistan. Only in Kandhar there were reported 24 CIA sponsored training camps which train insurgents for carrying out their militant missions inside Baluchistan; and moreover, since 2002, the CIA has been running training camps inside Baluchistan for the Baluchistan Liberation Army (BLA) and it has considerably assisted it in establishing a ‘state within a state.’

Needless to say, the CIA’s use of mercenaries to fight covert wars is an escapable feature of the US foreign policy. The arrest of such a mercenary, Raymond Davis, in Lahore blew the lid off the extensive role CIA covert operations are playing in creating the climate of violence and instability throughout Pakistan, and more specifically in Baluchistan. The underlying purpose of such covert operations is to manipulate in favour of supporting the Baluch peoples’ right to self-determination through secession.

That is how the neo-imperial forces of the West, led by the US, have been applying the policy of divide and rule—the classic political stratagem that has not escaped the interest of the neo-colonial states. While the truth is that the location of Baluchistan at the interface of three major segments of Asia, its maritime significance because of Gwadar port, its capacity to provide the shortest possible route to the landlocked states of Afghanistan and Central Asia, its capacity to serve as an international energy transit corridor, and its own untapped numerous reservoirs of energy sources add to its significance in the current era of extremely heightened competition in and around the Indian Ocean. As such, by disintegrating Pakistan, leading to an extended redrawing of regional boundaries, the US can significantly alter regional balance of power, and can place its own military in the region in the name of ‘maintaining peace and security.’

The US, in its quest for dominating the world is showing little to no respect for human rights Despite the fact that Pakistan is a non-NATO ally of the US,  is standing in the way of the U.S. and pays a handsome price for it.

Salman Rafi Sheikh, research-analyst of International Relations and Pakistan’s foreign and domestic affairs. Exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

Groot Brittannië opent grenzen voor Moslim Broederschap

Groot Brittannië opent grenzen voor Moslim Broederschap

Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Egypte beschuldigt Britse regering van steunen islamitisch terrorisme en extremisme


Premier Cameron, die ooit zei dat de Britten zich aan de islam moeten aanpassen, en niet andersom, zet met het toelaten van de Moslim Broederschap terreurorganisatie nog meer druk op zijn eigen volk.

Groot Brittannië, Europees dhimmi-kampioen bij uitstek, heeft een nog diepere knieval voor de islam gemaakt door zijn grenzen te openen voor de Moslim Broederschap, die nota bene in Egypte officieel als terreurorganisatie te boek staat. Aan de overkant van Het Kanaal is te zien wat de gevolgen zijn van een almaar groter wordende moslimbevolking, die stap voor stap steeds meer druk op de democratie beginnen te zetten.

Het verval van Europa is wellicht nergens zo duidelijk zichtbaar als in Groot Brittannië. De regering in Londen heeft nu besloten dat het lidmaatschap van de Moslim Broederschap geen bewijs is van islamitisch extremisme. Het kabinet van de conservatieve premier David Cameron weigert de Broederschap als terreurorganisatie te kenmerken. Activisten van de Broederschap mogen dan ook vrijelijk in het land opereren, zolang ze de nationale wetten respecteren.

Egypte beschuldigt Londen van steun aan terrorisme

Dit geeft een aantal Broederschapleiders en andere leden, die Egypte ontvluchtten nadat hun president Mohamed Morsi werd afgezet, de mogelijkheid om publiekelijk politieke actie te ondernemen tegen de door de militairen gesteunde nieuwe Egyptische regering. Egyptische politici en mediakopstukken hebben de Britse regering al openlijk beschuldigd van het steunen van het islamitische terrorisme en extremisme, mede omdat de Moslim Broederschap de moederorganisatie van de Palestijnse terreurbeweging Hamas is. (1)

Egypte heeft een sterk argument: de Britten hebben immers meegeholpen met het afzetten van de Libische leider Muammar Gadaffi in 2011, waarna er een door het Westen gesteunde, aan Al-Qaeda gelieerd regime aan de macht kon komen.

Na Amerikaanse verraadt ook Britse regering eigen volk

De Britten zijn nu de eersten in Europa die officieel de deuren openen voor moslimterroristen. Daarmee heeft de regering Cameron zijn eigen volk verraden, en verdient daarom het predicaat 'crimineel'. Als de groeiende invloed van de islam geen halt toe wordt geroepen, staat dit waarschijnlijk ook andere EU-landen te wachten.

Eerder zette de Amerikaanse president Obama al een groot aantal Moslim Broederschapleden op hoge posities in zijn regering, en gaf hij hen een speciale VIP-status, zodat ze ongehinderd de VS in kunnen reizen. Onlangs leverden we niet alleen daar opnieuw bewijs voor, maar ook voor het feit dat Obama's broer Malik via o.a. de Barack H. Obama Foundation* openlijk Hamas, de voor oorlogsmisdaden gezochte Soedanese moslimpresident Al-Bashir en andere islamitische terreurgroepen steunt.

* Inmiddels is er in de VS een tweede stichting met exact dezelfde naam opgericht, hoogstwaarschijnlijk om de eerste stichting uit de wind te houden.

Xander

(1) Ahram Online (via Shoebat)

Zie ook o.a.:

29-01: Obama's broer sluit zich aan bij Hamas en zegt 'Jeruzalem is van ons'
20-01: Bevestigd: Regering Obama gaf leden Moslim Broederschap VIP-status
10-01: Generaal en oud-vicestafchef: Moslim Broederschap in regering Obama

2013:
02-12: Deal met Iran: Vervult Obama islamitische profetie over wegbereider Mahdi?
03-09: Egyptische krant: Obama is volwaardig lid van Moslim Broederschap
08-06: FBI noemt de Koran het geopenbaarde woord van god
|12-01: Egyptische magazine bevestigt infiltratie Moslim Broederschap Witte Huis

samedi, 15 février 2014

Refondation ou implosion de l’Europe ?

euro_crimson726.jpg

Refondation ou implosion de l’Europe ?

par Georges FELTIN-TRACOL

Fondée à la fin des années 1990, l’Alliance sociale des peuples et pays de France fut animée par Benjamin Guillemaind jusqu’à sa disparition en 2012. Puisant à la fois dans la doctrine sociale de l’Église, les travaux des non-conformistes des années 1930, les thèses néo-corporatistes et les analyses « créditistes » et « distributistes », l’Alliance sociale se préoccupe en particulier de questions économiques et sociales. Elle ne néglige toutefois pas les problèmes de société et d’aménagement du territoire. Ce nouveau recueil témoigne de la pluralité de ses centres d’intérêt.

 

Dans une introduction percutante, Alexis Arette, ancien commando en Indochine, ex-élu régional frontiste, autonomiste béarnais, militant syndicaliste agricole, poète catholique engagé et organisateur naguère de belles jacqueries vers 1992 – 1993, en retrace l’histoire. L’Alliance sociale résulte d’une entente conclue entre le courant chrétien qui militait au sein de l’Alliance solidariste aux côtés de Gérard Bouchet, et les réseaux néo-corporatistes, anti-libéraux et fédéralistes de Benjamin Guillemaind, d’où une perception originale de la nation. « Patrie et Nation peuvent parfois se confondre, mais aussi se distinguer par le fait qu’une nation peut réunir de multiples patries (p. 15). »

 

L’ouvrage se divise en deux grandes parties. L’une s’intitule « Investir dans l’homme et dans les territoires » et porte sur la démographie, la nécessité de rendre ses lettres de noblesse à l’apprentissage, aux mutations territoriales, aux relations professionnelles et à l’éducation. Avec le sens aigu de l’expertise géographiques qu’on lui connaît, Loeiz Laurent suggère quelques mesures adaptées aux mutations sociales de l’espace français. Autre expert, en éducation cette fois-ci, Yves Morel s’attache à récuser tant l’« école pédagogiste » que l’« école républicaine ». Il souligne que les réformes scolaires s’inscrivent dans un processus européen décidé à Barcelone au temps de la calamiteuse cohabitation Chirac – Jospin. Il s’attache aussi à faire redécouvrir « des critiques oubliées de notre système scolaire (p. 182) » dans les personnes d’Édouard Demolins (1852 – 1907) et de Gustave Le Bon (1841 – 1931), à « dédiaboliser Rousseau (p. 187) » et à redécouvrir les méthodes pédagogiques des « Frères des Écoles chrétiennes (p. 189) ». Il souhaite par ailleurs « en finir avec le modèle éducatif jésuitique (p. 191) » et désétatiser l’enseignement dans une démarche libérale. Il est fort probable que la libération des énergies et des initiatives ne suffira pas, car le modèle de l’école privée – y compris hors contrat – est aussi inefficace que le système public. La solution reposerait sur un processus fractionnaire, séparatiste et communautaire d’écoles informelles, autogérées et auto-suffisantes quasi-clandestines dépendantes de quelques familles regroupées localement.

 

Sous le titre global de « Restaurer les équilibres économiques », l’autre partie se penche sur des enjeux économiques primordiaux. Tous les contributeurs s’accordent sur « le fonctionnement de l’Europe [qui] est donc à l’opposé du principe de subsidiarité (p. 30) » et rejettent tant l’actuelle Union dite européenne que l’influence prégnante de l’Occident yankee. Derrière ces instances supranationales mortifères se trouvent des agents du mondialisme dont le dessein final « est d’instaurer un gouvernement mondial. […] Les deux principaux moyens pour arriver à cette fin sont d’une part l’O.M.C. (Organisation mondiale du commerce), qui est le fer de lance de ce projet puisque l’O.M.C. a pour objectif d’abolir toutes les barrières douanières à l’échelle planétaire; d’autre part la mise en place de sociétés multi-ethniques, multiculturelles et multiconfessionnelles. Il est facile de voir que ces deux instruments conduisent à terme au même résultat : la dissolution et la disparition des États (p. 37) ». Georges Tartaret estime par conséquent que « la Federal Reserve (ou FED) n’est pas simplement la banque centrale des États-Unis puisqu’elle regroupe dans son conseil d’administration des représentants des plus grandes banques de la planète. C’est bien l’amorce d’un gouvernement mondial (p. 42) ».

 

Conseiller économique de Marine Le Pen, Bruno Lemaire considère pour sa part que « le véritable conflit n’oppose pas, ou plus, les entrepreneurs aux salariés, mais les financiers aux “ productifs ”, que ces “ productifs ” soient patrons de P.M.E. ou simples salariés. La vraie cassure est là, dans cette financiarisation rampante de l’économie, favorisée par cette confusion, parfois cette concussion, entre le monde banco-financier et nos élites, issus souvent des mêmes grandes écoles ou universités (p. 65) ». Les tenants du mondialisme se recrutent parmi les cadres, supérieurs ou non, des firmes transnationales à visée oligopolistique. Corrompant hauts fonctionnaires et politiciens, elles cherchent à étouffer les P.M.E., ces véritables poumons de l’économie réelle. Contre leur disparition programmée, Georges Tartaret et Janpier Dutrieux pensent qu’un État-stratège doit, si les circonstances l’exigent, « prendre une participation minoritaire et temporaire dans les entreprises des secteurs stratégiques, ou favoriser l’apparition de nouveaux investisseurs institutionnels (fonds souverains), pour consolider les bases actionnariales nationales, soutenir l’actionnariat salarié et familial qui est un facteur d’enracinement et permet d’arbitrer localement la répartition des revenus (p. 133) ».

 

Dans un autre article, Georges Tartaret défend clairement le modèle rhénan qui déborde très largement de la seule Rhénanie, voire de l’Allemagne puisqu’on le retrouve aussi bien en Italie du Nord, dans la région de Cholet ou en Vendée. Cependant, ce modèle rhénan se réfère à l’ordolibéralisme qui est une variante originale du libéralisme, cet ennemi principal déterminant. Fallait-il ensuite se lancer dans un vibrant plaidoyer en faveur de la restauration monarchique ? « Seul le retour du roi, écrit-il, permettra au peuple français de retrouver son unité grâce au caractère fédérateur de la monarchie. Alors que la république n’apporte que la division, les Français pourront retrouver leur unité en redécouvrant leur identité nationale. Et le roi est le mieux placé pour incarner celle-ci. Du fait de sa vocation surnaturelle, c’est à elle qu’échoit le rôle d’entraîner les autres pays européens vers un retour à la royauté. L’Europe, en effet, a besoin pour cela que se développent dans chaque pays un parti royaliste. C’est l’action concertée de tous les partis royalistes qui, seule, permettra de reconstruire une Europe chrétienne (p. 47). »

 

Les contributions les plus captivantes en dépit de leur technicité certaine sont celles qui évoquent le sort de l’euro. Bruno Lemaire constate que « l’euro n’était pas nécessairement une mauvaise idée en soi […] si ce n’est que les hypothèses techniques sur lesquelles elle pouvait être bâtie n’étaient pas bonnes (p. 63) ». Janpier Dutrieux rappelle que le Système monétaire européen fut victime des attaques de Soros, des grandes banques atlantiques et des futurs oligarques occidentaux dès les décennies 1970 – 1980. « On peut donc dire, note-t-il, que l’Union européenne s’est progressivement donnée à ce que l’on appelle la mondialisation financière, soumission qui l’a détournée de ses ambitions d’origine (p. 78). » Le traité de Maastricht « avait certes pour but annoncé de préparer la C.E.E. à devenir une puissance économique mondiale en devenant l’Union européenne, mais sans nul doute d’essayer de rattacher l’Allemagne à une autorité supranationale (p. 55) ».

 

Les deux auteurs s’accordent sur la nécessité de passer d’une monnaie unique à la monnaie commune. Pour Bruno Lemaire, « la première propriété d’une monnaie commune, c’est que… ce n’est pas une monnaie, au sens où elle ne peut être utilisée directement pour des paiements. Une “ monnaie commune ” – qui n’est donc pas une monnaie – est une unité de compte, qui va permettre de comparer entre elles diverses monnaies nationales (pp. 61 – 62) ». Mais Janpier Dutrieux va plus loin. Il entend « refonder la zone euro autour de deux garanties : l’autonomie des politiques monétaires et l’équilibre des échanges extérieurs de chaque nation (p. 84) ». Cette nouvelle eurozone favoriserait ainsi « une monnaie commune européenne exclusivement réservée aux échanges extra-nationaux (p. 90) », ce qui implique « une zone de solidarité économique (p. 91) ». Il s’en suivrait que « la zone euro [devienne] une zone européenne de compensation monétaire dont l’objectif est de produire une unité de compte et de réserve commune aux Banques centrales membres, de promouvoir les équilibres extérieurs et d’encourager la demande (p. 92) ».

 

Ce n’est pas tout ! Janpier Dutrieux prône en outre une « incontournable réforme bancaire et monétaire (p. 95) » en séparant fermement les activités bancaires de dépôt des activités bancaires de prêt. Cela signifie de valoriser « un nouveau modèle de protection sociale (p. 115) ». Il suggère ainsi la mise en place d’un revenu d’existence. Ce « dividende national, instrument d’une protection sociale permanente […] instituera une troisième source de revenu entre celles du travail et du capital. Il fondera un nouvel arbitrage du partage de la valeur ajoutée, distributif, mutuel et coopératif (p. 117) ».

 

Il est regrettable qu’un tel ouvrage ne suscite aucun débat sérieux. Certes, les participants à ce recueil ne sont pas des « fils de pub », des communicants spécialistes dans le maniement d’idées creuses et de concepts vides. Ils tirent toutes leurs conclusions de cas pratiques surgis du quotidien. Il est toujours dangereux d’ignorer les réalités. Cependant, ce n’est pas l’Europe qui risque l’implosion ou la refondation, plutôt une Union pseudo-européenne qui, comme la qualifie fort justement Georges Tartaret, « n’est que le décalque politique de l’O.T.A.N. (p. 45) ». L’implosion s’impose donc comme un  passage indispensable afin de refonder l’idée européenne sur une orientation enfin continentale, identitaire et… impériale !

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Alliance sociale des peuples et pays de France, L’Europe, implosion ou refondation ? Ou du danger d’ignorer les réalités. Propositions d’ordre politique, économique et social de reconstruction d’un nouveau modèle, Les Éditions d’Héligoland (B.P. 2, F – 27 290 Pont-Authou, Normandie), 2013, 253 p., 20 €.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3563

 

Bosnie : l’échec d’un multi-ethnisme artificiel

Composition_ethnique_de_Bosnie-Herzégovine.png

Bosnie : l’échec d’un multi-ethnisme artificiel
 
Un Léviathan européen au bord de l’explosion
 
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

La Bosnie d’aujourd’hui est l’un des  états créés par l’effondrement de la grande Serbie qui rêvait de conserver, à son profit, la Yougoslavie. Bâtie sur l’utopie d’une Bosnie passée, tolérante et multi-ethnique, on a constitué un ensemble étatique artificiel. Faute de pouvoir épurer ethniquement la Bosnie de ses serbes, on les a laissé dans une entité territoriale normalement dépendante d’une autre, constitué de croates et de musulmans. Le but était de privilégier les musulmans en les unissant aux croates, non par affinité mais par opposition aux « méchants » serbes. Ce monstre pseudo démocratique et multiculturel, le Frankenstein bosniaque, parait peu viable et est en passe d’échapper totalement à son terrifiant créateur.


En fait ce sont les institutions imposés par les idéologues de Bruxelles qui rendent la crise insurmontable. Les appels à des législatives anticipées sont rendus illusoires par la complexité de l’administration imposée par la communauté internationale après le conflit intercommunautaire de 1992-95. Rassemblés depuis des jours devant le siège du gouvernement, à Sarajevo, des manifestants ont réclamé la démission du Premier ministre de l’entité croato-musulmane Nermin Niksic qui refuse de partir. Comme en Ukraine, mais apparemment cela intéresse moins les médias, allez savoir pourquoi.


«Je respecte le droit des citoyens de manifester, voire même de réclamer la démission du gouvernement. Mais nous estimons que mon départ et celui des ministres conduiraient à une paralysie au sein de l’entité» croato-musulmane, a déclaré M. Niksic. Mardi soir, le membre musulman de la présidence tripartite bosnienne et dirigeant du principal parti musulman (SDA), Bakir Izetbegovic, a également appelé à des élections anticipées. Les forces politiques de l’entité croato-musulmane formant, depuis la fin de la guerre, la Bosnie avec une entité serbe, se sont dites prêtes à aller aux urnes huit mois avant le scrutin prévu pour octobre. Les entités ne peuvent pas organiser séparément les élections. Or le président de l’entité serbe, Milorad Dodik, a clairement fait savoir qu’il refusait les élections anticipées.


Le gouvernement est tellement paralysé par sa décentralisation, qu’il a été incapable d’accompagner la transition vers le capitalisme. Les privatisations d’usines se sont soldées par des faillites. Aujourd’hui, près d’un Bosnien sur deux est sans emploi. Ainsi, la Bosnie se compose de deux entités : la Fédération de Bosnie-Herzégovine, croato-bosniaque, et la Republika Srpska, la république serbe de Bosnie. Chacune est subdivisée en cantons et régions. Les cantons disposent d’une grande autonomie et ont leur propre gouvernement. Ce véritable labyrinthe administratif est miné par le clientélisme et la corruption, qui refroidit les investisseurs étrangers.


Tuzla, ancien poumon industriel de Bosnie (métallurgie, chimie, charbon) est aujourd’hui une friche gangrenée par le chômage, le cœur de la protestation. La faillite de Dita, un fabricant de détergents, a été celle de trop. Alors que le mouvement de colère transcende pour l’instant les divisions ethniques, Bruxelles a appelé les autorités bosniennes à entendre les revendications des manifestants afin d‘éviter que la situation ne dégénère en un nouveau conflit inter communautaire.


La Bosnie et l’Europe, à bon entendeur ukrainien salut !

vendredi, 14 février 2014

La farce de Montreux

montreux-suisse.jpg

Bernhard Tomaschitz:

La farce de Montreux

 

Conférence pour la paix en Syrie: les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ne veulent pas la fin de la guerre civile

 

A Montreux, en Suisse, la “communauté internationale” (ou ce qui en tient lieu...) tente de trouver une paix acceptable qui mettrait fin à la guerre civile qui fait rage depuis trois ans en Syrie et qui a détruit le pays. Ce que l’on met en scène sur les bords du Lac Léman n’est rien d’autre qu’une farce. Dès le départ, ni les puissances occidentales, surtout les Etats-Unis, qui soutiennent les rebelles dits “modérés”, ni l’Arabie saoudite, qui protège les combattants radicaux islamistes, n’ont intérêt à conduire des négociations sérieuses.

 

Ainsi, le ministre américain des affaires étrangères, John Kerry, exige, en méconnaissant ainsi la situation réelle dans le pays, que le Président syrien Bechar El-Assad renonce au pouvoir. D’après Kerry, il serait impensable que l’homme “qui a oppirmé son peuple de manière si brutale” puisse encore continuer à diriger la Syrie. Et comme par miracle, juste avant que ne commencent les négociations de Genève II, les médias ont diffusé des images prouvant soi-disant les massacres d’opposants au régime, perpétrés par les forces de sécurité loyalistes syriennes. Quant à la puissance régionale que constitue l’Iran, elle a d’abord été invitée, puis, sous pression américaine, “dés-invitée” par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov définit cette exclusion de l’Iran comme “une faute impardonnable”.

 

De cette façon, les deux alliés, inégaux entre eux que sont les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, ont constitué une sorte d’Axe dirigé directement contre l’Iran. En effet, les deux Etats poursuivent —pour des motifs certes divergents— un but commun, celui de contenir et d’encercler l’Iran. L’élément-clef de cette stratégie américano-saoudienne est de briser un maillon fort de “l’arc chiite”, espace géographique en forme de croissant qui part de l’Iran, s’étend à l’Irak et à la Syrie pour aboutir finalement aux zones contrôlées par le Hizbollah au Liban. Pour faire tomber Assad, Washington accepte délibérément que l’Arabie saoudite soutienne les combattants djihadistes de Syrie.

 

Nikolaï Bobkin, qui appartient à la “Strategic Culture Foundation”, une boîte à penser russe, met bien la situation en évidence: “Ryad ne met plus de gants quand il s’agit de faire face aux initiatives internationales pour contrôler le programme nucléaire iranien. Les Saoudiens prônent sans fard le changement de régime en Syrie et ne cessent plus de verser des fonds pour armer l’opposition syrienne. Le royaume d’Arabie saoudite entretient des liens avec les adversaires les plus rabiques de Bechar El-Assad et est ainsi le principal soutien du terrorisme en Syrie”. A juste titre, Bobkin pose la question: l’Arabie saoudite ne mériterait-elle pas de subir les mêmes sanctions que l’Iran?

 

L’Occident laisse faire le royaume islamo-fondamentaliste saoudien —dont la religion d’Etat est le wahhabisme (une secte sunnite)— qui peut ainsi intervenir non seulement en Syrie mais aussi dans l’Irak voisin. Ce laxisme est facile à comprendre: les Saoudiens, disposant à profusion de pétrodollars, sont de bons clients, surtout pour acheter du matériel militaire. Bobkin poursuit son raisonnement: rien que pour cette raison, la famille royale saoudienne peut demeurer sûre que “Washington et ses alliés européens continueront à fermer les yeux, quoi que fasse l’Arabie saoudite dans la région”.

 

Fin 2011, Washington et Ryad ont signé un accord d’achat de matériels militaires pour une somme de 60 milliards de dollars. Bobkin démontre que, grâce à cet accord, les Saoudiens peuvent prendre sous leur aile protectrice les Etats qui leur sont loyaux dans la région, en soutenant financièrement leur programme d’armement: “Par exemple, l’Arabie saoudite a promis aux militaires libanais de financer à raison de trois millions de dollars un achat d’armes en France”. Les forces libanaises seront alors en mesure d’agir efficacement contre le Hizbollah, bien armé par l’Iran. Les membres de cette milice chiite libanaise se battent en Syrie aux côtés des troupes d’Assad.

 

Pourtant l’Arabie saoudite ne constitue pas un sujet de conversation dans les milieux influents aux Etats-Unis. On se contente d’y réclamer un “changement de régime” à Damas et d’exercer à cette fin une pression constante sur le Président Obama. Elliott Abrams, conseiller de l’ex-Président George W. Bush, rappelle à Obama, dans une contribution au “Weekly Standard”, que le premier président afro-américain des Etats-Unis avait, il y a deux ans et demi, réclamé la chute d’Assad. Ensuite, Abrams dresse une longue liste de “péchés” commis par le gouvernement syrien. Celui-ci serait un “régime ennemi”, lié à l’Iran et au Hizbollah, qui opprimerait brutalement toute opinion divergente émise dans le pays. L’idéologue néo-conservateur utilise ensuite l’arme propagandiste de l’exagération en affirmant tout de go que le régime de Damas “a du sang américain sur les mains”, parce qu’il y a une dizaine d’années, il aurait favorisé le transit de djihadistes vers l’Irak, où ces derniers auraient tué des Américains. Abrams est aveugle quelque part: il refuse de voir que le régime d’Assad excite la haine des islamistes parce qu’il est séculier et laïque. Abrams ne constate pas cet état de choses, pourtant évident: il se borne à faire feu de tous bois pour attiser la haine anti-syrienne.

 

Genève II n’apportera donc aucun résultat. L’invitation de représentants de la “Syrian National Coalition” (SNC), regroupement d’opposants à Assad, n’y changera rien. Cette SNC n’est rien d’autre qu’un spectre inconsistant qui donne l’illusion qu’existerait une opposition pro-occidentale. Car il ne faut pas se voiler la face: la plupart des rebelles sont des islamistes, dont beaucoup cultivent des liens à peine dissimulés avec le réseau Al-Qaeda. Le “Washington Post” commentait les préparatifs à Genève II comme suit: “L’incapacité de la coalition lui a coûté la sympathie de la plupart des Syriens normaux et de la majorité des groupes rebelles armés. Pour cette raison, on ne sait pas très bien qui cette coalition représente, ce qui pose problème si elle a l’intention de participer aux négociations”.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°5/2014, http://www.zurzeit.at ).

Des communautés européennes en voie de disparition...

Des communautés européennes en voie de disparition...

 

par Robert Steuckers

 

Recension: Karl-Markus GAUSS, Die sterbenden Europäer, Unterwegs zu den Sepharden von Sarajevo, Gottscheer Deutschen, Arbëreshe, Sorben und Aromunen, Mit Photographien von Kurt Kaindl, DTV, München, Nr.30.854, 2011 (5. Ausgabe), ISBN 978-3-423-30854-0.

 

die_sterbenden_europaeer-9783423308540.jpgDans l’ABC politique qui nous est cher, déplorer avec anxiété la disparition des faits communautaires, des communautés humaines réelles, de chair et de sang, est une constante, couplée à une anthropologie pessimiste qui ne voit pas de “progrès” dans leur disparition mais qui constate, amèrement, que ce que l’on baptise “progrès” est en réalité une terrible “régression” dans la diversité humaine. Bon nombre d’ethnologues, d’écologistes, d’anthropologues déplorent, à très juste titre, la disparition de langues et de petites communautés ethniques dans la jungle d’Amazonie ou dans les coins les plus reculés de Bornéo ou de la Nouvelle-Guinée. Mais ce triste phénomène se passe en Europe aussi, sous l’oeil indifférent de toutes les canailles qui donnent le ton, qui détiennent les clefs du pouvoir politique et économique, qui n’ont aucune empathie pour les éléments humains constitutifs d’une réalité charnelle irremplaçable si elle venait à disparaître. Pour se rappeler que le phénomène de la “mort ethnique” n’est pas seulement d’Amazonie ou d’Insulinde, il suffit de mentionner la disparition des Kachoubes, des Polaques de l’Eau ou des derniers locuteurs de la vieille langue prussienne (du groupe des langues baltiques), suite à la seconde guerre mondiale.

 

Karl-Markus Gauss, né en 1954 à Salzbourg, est aujourd’hui le directeur de la revue “Literatur und Kritik”. Ses livres sont traduits en de nombreuses langues et obtiennent souvent des prix très prestigieux. “Die sterbenden Europäer” part d’un axiome philosophique fondamental: l’Europe doit sa dimension plurielle, sa qualité culturelle intrinsèque, à l’existence de ces communautés battues en brèche, laminées sous les effets délétères de la pan-médiatisation —qui, comme l’avait prévu Heidegger, allait induire les hommes à oublier ce qu’ils sont vraiment, à ne plus river leurs regards sur les chemins de leur lieu natal— du “tout-économique”, des idéologies réductrices et universalistes, et, enfin, des avatars du jacobinisme étatique et éradicateur qui ne cesse de sévir.

 

La communauté sépharade de Sarajevo

 

Gauss commence par évoquer la communauté sépharade de Sarajevo, issue de la diaspora venue de l’ancienne Espagne musulmane, après la chute de Grenade en 1492 et les autres expulsions qui se sont succédé jusqu’aux premières années du 17ème siècle. La langue espagnole, castillane, s’est perpétuée à Sarajevo jusqu’en 1878, où une autre communauté juive, celle des Achkenazim germanophones, va donner le ton et administrer la Bosnie auparavant ottomane. Les Sépharades de Sarajevo tombaient de haut, en voyant arriver de drôles de coreligionnaires non hispanophones, et n’ont guère montré d’enthousiasme quand il s’est agi, pour eux, de céder la place à ces nouveaux venus qu’ils ne considéraient pas vraiment comme étant des leurs. La guerre de Bosnie commence le 5 avril 1992 précisément par le coup de feu d’un “sniper” embusqué dans le vieux cimetière juif de la ville, aux innombrables tombes portant des poèmes en “spaniole” et aux quelques tombes achkenazes, évoquant des noms hongrois, autrichiens ou bohémiens. Plus tard, l’artillerie des assiégeants s’y arcboutera pour pilonner la ville. Pour empêcher tout assaut contre les pièces, le cimetière a été miné. Il a fallu six mois à une association norvégienne pour enlever les mines. La guerre de Bosnie, et la guerre de 1999 contre la Serbie, qui s’ensuivit, ont donc éradiqué une communauté ancienne, détentrice d’une certaine mémoire d’Espagne transplantée en terres balkaniques. Des 1500 juifs de Sarajevo, 750, les plus jeunes, ont quitté définitivement la ville. Un témoin issu de cette communauté judéo-spaniole, officier instructeur de l’aviation militaire yougoslave, ingénieur et concepteur de drônes avant la lettre, témoigne du départ de tous les jeunes et dit de lui: “Je ne suis pas Israélien, pourquoi donc irais-je en Israël? Je ne suis pas Américain, pourquoi irais-je maintenant en Amérique ... pour y mourir?”.

 

Gauss tire la conclusion: toutes les factions belligérantes s’étaient mises d’accord pour évacuer les Juifs de Sarajevo sous la protection de l’ONU. Ce ne fut donc pas une nouvelle forme d’antisémitisme mais bien un mode nouveau de “philosémitisme” qui porta la responsabilité de cette éradication ethno-communautaire. Le témoin, Moshe Albahari, est clair: il n’y avait pas d’antisémitisme en Yougoslavie ni au sein des factions qui s’entretuaient dans la guerre inter-yougoslave des années 90. Toutes ses factions entendaient protéger la communauté sépharade: elles se haïssaient tellement, qu’il n’y avait plus de place pour d’autres haines en leurs coeurs, précise Albahari. Mais la Bosnie indépendante et divisée, née des conflagrations inter-yougoslaves, est une “entité à drapeaux”, des drapeaux particularistes, à laquelle Albahari, sépharade, ottoman et yougoslavo-titiste, ne peut s’intéresser. Question: ces “drapeaux particularistes” n’ont-ils pas été, paradoxalement, voulu par les théoriciens de l’universalisme pour installer à terme —car tel était le but véritable de la manoeuvre— l’armée américaine dans les Balkans, plus précisément au Kosovo, autre entité étatique nouvelle à idéologie “particulariste” (islamo-albanaise)? Par voie de conséquence, ces idéologies universalistes, tant prisées par les intellocrates et les médiacrates de la place de Paris, y compris les intellocrates sionistes ou judéophiles, ne sont-elles pas les premières responsables, avec leurs commanditaires de Washington, de la disparition de la vieille communauté sépharade de Sarajevo, en dépit du fait que ces intellocrates chantaient les louanges du modèle unificateur et polyethnique de la ville? Une ville qui deviendra essentiellement musulmane, non pas selon un islam ottoman (et tolérant), au sens ancien du terme, mais, comme le souligne Gauss (p. 42), sur un mode néo-islamiste, djihadiste, financé par les Wahhabites saoudiens qui n’ont pas la moindre affinité avec l’islam “spaniole” en exil. Nous touchons là à l’un des paradoxes les plus tragiques de la dernière décennie du 20ème siècle.

 

Les Allemands du Gottschee

 

Pendant 600 ans, une communauté allemande a défriché la forêt du “petit pays”, le Gottschee, 850 km2, et l’a transformé en terres arables et fertiles. Il n’a pas fallu cinquante ans pour que la forêt reprenne tous ses droits et que les villages, jadis florissants, soient devenus inaccessibles derrière un écran touffu d’arbres et de sous-bois. Le Gottschee n’est pourtant pas loin: il se trouve en Slovénie dans le district administratif de Kocevje, à une heure de route de la capitale Ljubljana (Laibach). Le village de Verdreng, comme beaucoup d’autres, a aujourd’hui disparu, à une ou deux maisons près, où vivent encore une poignée d’Allemands, vestiges humains d’un passé totalement révolu.

 

Gotschee.jpg

 

Leur communauté, réduite aujourd’hui au minimum du minimum, s’était constituée au 14ème siècle et, à force de défricher une forêt particulièrement dense, avait fini par bâtir 171 villages agricoles où la culture des céréales et des fruits ainsi que l’élevage du bétail étaient pratiqués. Ces paysans venaient de Carinthie ou du Tyrol oriental; il étaient surtout des cadets de famille, condamnés, en d’autres circonstances, à la domesticité ou au mercenariat: s’ils cultivaient leurs terres pendant neuf ans et un jour, elles leur appartenaient définitivement. Une aubaine dont tous voulaient profiter. Après la grande peste de 1348, qui décime la moitié de la population, le recrutement de nouveaux venus s’effectue en des régions germaniques plus lointaines: le reste du Tyrol, la Franconie et même la Thuringe. En 1492, l’Empereur Frédéric III leur accorde le privilège de devenir marchands itinérants dans la zone alpine, ce qu’ils sont restés jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, participant ainsi au désenclavement de leur communauté et en lui apprenant les choses du vaste monde, en modernisant leur allemand médiéval. Leur manière de commercer est demeurée la même au cours de ces cinq siècles: elle était basée sur la seule force physique du colporteur, qui avait sur le dos un “kraxn”, dispositif de bois permettant de porter une charge, un peu comme celui des Franc-Comtois qui transportaient loin vers la Bourgogne, la Champagne ou le Lyonnais des pendules fabriquées à Morteau ou dans les villages du “Pays horloger”. Les natifs du pays de “Gottschee” partaient peut-être au loin mais ils restaient fidèles à leur site d’origine, au “là” de leur Dasein, pour parler comme le Souabe Heidegger.

 

Cette communauté de Gottschee, théoriquement libre, souffrira considérablement du pouvoir des familles qui prendront misérablement le relais des Ortenburg, qui les avaient fait venir en Slovénie, dans l’arrière pays du diocèse d’Apulée, et leur avaient accordé le droit de devenir pleinement libres au bout de quelques années de labeur à peine. Pire: quand les armées ottomanes ravageaient la région, elles pillaient les réserves et emmenaient les paysans allemands en esclavage pour les faire trimer en Anatolie et les y dissoudre dans une population hétéroclite et bigarrée qui n’avait qu’un seul dénominateur commun: l’esclavage. En 1640, les Comtes d’Auersperg héritent du pays et décident de le développer: l’âge d’or du pays de Gottschee vient alors de commencer pour se terminer au lendemain de la Grande Guerre. Au 18ème siècle, les idées éclairées de l’Impératrice Marie-Thérèse et de l’Empereur Joseph II contribuent au développement de ces Allemands de souche exclavés, vivant de leur agriculture traditionnelle et autarcique et de leur commerce réduit à l’aire alpine et véhiculé à dos d’homme. Au 19ème siècle, cette communauté isolée envoie tant de ses enfants en Amérique qu’il y aura plus de “Gottscheer” au-delà de l’Atlantique en 1920 que dans le pays lui-même. Le premier Etat yougoslave commence une politique de “slovénisation” et de “dégermanisation” forcée, tant et si bien que lorsque les autorités nationales-socialistes rassemblent la population pour la déplacer à l’intérieur des frontières du Reich, les jeunes gens du pays ne parlent quasiment plus l’allemand: leur langue natale est si mâtinée de slovène que leurs voisins autrichiens ne les comprennent plus.

 

Pendant l’hiver 1941/1942, Hitler —qui, ici, ne se fait pas le défenseur des communautés allemandes excentrées— donne en effet l’ordre de déplacer la population locale allemande (13.000 habitants) pour offrir le terrain aux Italiens, en passe d’annexer cette partie de la Slovénie; simultanément, les partisans communistes slovènes s’emparent de la région et commencent l’épuration ethnique contre le millier de germanophones qui avaient décidé de rester, en dépit des ordres de Berlin. Quand les Italiens s’emparent d’un village tenu par les partisans, ils le rasent. Quand les partisans chassent les Italiens, ils font sauter toutes les maisons, désormais vides. On estime à 650 le nombre de “Gottscheer Deutsche” qui demeureront en Slovénie au lendemain de la seconde guerre mondiale. Tous contacts avec les “Gottscheer Deutsche” émigrés (de force) vers l’Allemagne ou l’Autriche sera formellement interdit par les autorités titistes jusqu’en 1972.

 

Ni les Allemands ni les Italiens ni les Slovènes ne tireront bénéfice de ces confrontations fratricides entre Européens: 80% de la région sont redevenus forêt. Cette régression est due aussi, explique Gauss (p. 58), à l’idéologie communiste: aucune famille paysanne, d’aucune nationalité que ce soit, n’était prête à se retrousser les manches pour redonner vie au pays, s’il fallait bosser selon les directives d’apparatchiks ignorants. Pire, le gouvernement titiste-communiste ordonne que la moitié de la région, désormais désertée, devienne une zone militaire, d’où les derniers Slovènes sont à leur tour expulsés en 1950. La “vox populi” chuchote que la nomenklatura avait décrété la militarisation de cette micro-région, non pas pour des motifs de défense nationale, mais pour qu’elle soit une réserve de chasse et de pêche exclusive, au bénéfice des apparatchiks, ou une zone de ramassage des meilleurs champignons, fins des fins de la gastronomie slovène et carinthienne.

 

L’ère titiste est désormais définitivement close. Le projet du nouvel Etat slovène et des financiers eurocratiques est de transformer la micro-région, auparavant germanophone, en une zone vouée au tourisme écologique, aux citadins randonneurs et aisés, aux chasseurs d’ours, aux amateurs de kayak sur petites rivières à débit rapide. La région ne retrouvera donc pas son charme d’antan. Après l’effondrement de la Yougoslavie dans les années 90 du 20ème siècle, la Slovénie post-communiste organise un sondage qui demande aux habitants du nouvel Etat à quelle nationalité ils s’identifient: 191 Slovènes se déclareront de nationalité autrichienne, 546 de nationalité allemande et 1543 se définiront comme “germanophones”. Ces quelques deux mille Slovènes germanophones ne sont toutefois pas tous des “Gottscheer Deutsche”, car la Slovénie abritait d’autres minorités allemandes. La répartition des “nationalités” effectives —que l’on distinguera du ridicule concept franco-jacobin de “citoyenneté” (où le citoyen est alors un être totalement désincarné et sans substance, un être fantômatique et zombifié, que tous peuvent devenir par simple déclaration, fussent-ils originaires des antipodes)— est extrêmement complexe dans la région, explique Gauss: Maribor/Marburg, aujourd’hui en Slovénie, comptait 80% d’habitants germanophones en 1910, alors que Klagenfurt/Celovec, aujourd’hui ville autrichienne de Carinthie, comptait bien plus que 20% de slovénophones à la même époque. En 1991, année du sondage slovène sur les nationalités effectives du pays, deux associations regroupant les germanophones de la micro-région de Gottschee se créent pour encadrer vaille que vaille le reste bien chiche d’une population qui avait compté environ 70.000 Allemands. Pourtant, la modestie de cette communauté germanophone résiduaire a fait paniquer les Slovènes qui entrevoyaient tout à coup le retour offensif des Autrichiens et des Allemands, après le départ des Fédéraux yougoslaves et des Serbes. Entretemps, 60.000 citoyens des Etats-Unis se déclarent originaires du “Ländchen” de Gottschee, plus qu’il n’en vivait là-bas, en Slovénie, à l’âge d’or de cette communauté.

 

Les Arbëreshe de Calabre

 

Nous sommes à 250 km de Naples dans le village de Civita, 1200 habitants, pour la plupart de souche albanaise. On les appelle les “Arbëreshe” parce qu’ils ont quitté la région d’Arbënor dans le sud de l’Albanie, il y a 500 ans. Le village semble peuplé de vieux hommes, revenus au pays après avoir bossé partout dans le monde, où leur descendance est dispersée. La Calabre compte une trentaine de villages albanophones, dont les habitants sont allés travailler en Italie du Nord, en Allemagne, en Suisse, en Belgique ou en Scandinavie. Au soir de leur vie, ils reviennent au pays de leurs ancêtres. Ceux-ci sont arrivés en Italie du Sud en 1468, par bateaux entiers, l’année où leur héros national, Gjergj Kastriota, alias Skanderbeg, meurt au combat, invaincu, face aux armées ottomanes. Les réfugiés qui arrivent au 15ème siècle en Italie sont ceux qui refusent l’ottomanisation et l’islamisation. Ils repeupleront les villages de Calabre, ravagés par la peste, la guerre, les séismes. Leur religion est marquée par les formes byzantines que l’Eglise catholique italienne accepte bon gré mal gré d’abord, sans réticence ensuite: même un Paul VI, qui a voulu balancer aux orties toutes les formes traditionnelles, finit par accepter les dérogations cultuelles accordées aux catholiques albanais de rites byzantins. Les prêtres catholiques des “Arbëreshe” sont mariés (mais non leurs évêques); ils donnent du pain et non des hosties à la communion; seule différence: ils reconnaissent tout simplement l’autorité du Pape romain, qui protègeait jadis leur nouvelle patrie contre toute offensive ottomane.

 

Dialects_of_the_Albanian_Language2.png

 

Le Roi espagnol des Deux-Siciles leur accorde des privilèges en Sicile, en Calabre, en Apulie et dans le Basilicat où leur mission est de refertiliser des terres laissées en friche. Sept vagues successives, en deux cents ans, amèneront un demi million d’Albanais en Italie. Ils sont venus en même temps que des Grecs, qui, eux aussi, ont gardé leurs rites orthodoxes, de “Schiavoni” slaves et d’“Epiroti” (d’Epire). L’ancien royaume des Deux-Siciles était certes majoritairement italien mais il comptait aussi de fortes minorités italo-albanaises et italo-grecques, parfaitement intégrées tout en demeurant fidèles à leurs racines et à leur langue. Dans les troupes de Garibaldi, de nombreux Italo-Albanais ont combattu vaillament, au point que le nouvel Etat leur a d’emblée autorisé à créer des écoles où l’on enseignait les deux langues, l’italien et l’albanais. Les Arbëreshe sont donc des “doubles patriotes”, écrit Gauss (p. 106): ils sont albanais par la langue, qu’ils refusent d’oublier, et italiens par patriotisme envers la terre qui les a accueillis jadis. Dans les armées de Garibaldi et dans celles de Mussolini, les Albanais de l’ex-royaume des Deux-Siciles ont répondu “présents”!

 

Gauss a rencontré un certain Emanuele Pisarra qui lui a déclaré: “Nous ne sommes pas les meilleurs des Albanais, nous sommes les vrais Albanais!” Pourquoi? Parce que le stalinisme d’un Enver Hoxha a malheureusement transformé les fiers “Shkipetars” d’Albanie en égoïstes indignes, oublieux de leurs véritables traditions, uniquement soucieux de posséder une belle auto et une télévision, quitte à s’affilier à un réseau mafieux. Le stalinisme, pour Pisarra, avait pris le relais d’un islam ottoman, déjà annihilateur de véritable “albanitude”, de fierté nationale et d’esprit de liberté. En 1991, quand l’Albanie se dégage de la cangue communiste et que des bateaux bourrés de réfugiés abordent les côtes italiennes, Pisarra fut un des premiers à tendre la main à ces compatriotes d’au-delà de l’Adriatique, à proposer des cours, à chercher à favoriser leur intégration: il a vite déchanté. Les réfugiés islamisés et stalinisés ne veulent recevoir aucune formation, n’ont aucune empathie pour l’histoire de leurs frères albanais d’Italie méridionale. Ils veulent devenir vite riches dans le paradis capitaliste. Pire, déplore Pisarra, ils ne parlent plus la belle langue albanaise que les Arbëreshe ont cultivée pendant cinq siècles en dehors du pays d’origine: la langue s’est appauvrie et abâtardie. “Ils ont désormais une autre religion, une autre langue, d’autres valeurs, ils sont différents”, déplore Pisarra. Ils ne partagent pas la vraie culture albanaise. A l’exception, sans doute, des “Arvénites” albanophones de Grèce, qui n’avaient pas traversé la mer au 15ème siècle mais s’étaient dirigés vers le Sud grec-orthodoxe. Les “Arvénites” orthodoxes de Grèce, tout comme les “Arbëreshe” catholiques d’Italie, sont atterrés par le comportement matérialiste de ceux qui quittent l’Albanie ex-communiste ou le Kosovo pro-atlantiste pour venir embrasser de façon si obscène la “civilisation du Coca-Cola et du frigidaire de Tokyo à San Francisco”.

 

La culture albanaise (la vraie!) connaît cependant une réelle renaissance en Italie depuis quelques années. D’abord parce que l’Italie accepte ses propres minorités et promeut le bilinguisme partout où il s’avère de mise. Pour Gauss, le bilinguisme des minorités constitue, au sein de la nouvelle culture italienne, une sorte d’avant-garde capable d’être pleinement et naturellement “diversifiée” et “diversificatrice”, au sens de ce pluralisme ethnique non politisé qui a toujours fait le charme de l’Europe, avec des minorités qui passent avec une aisance stupéfiante d’une langue à l’autre dans les conversations de tous les jours. Le train de lois votées en Italie en 1999 reconnaît aux Albanais le statut de minorité, le droit d’enseigner la langue dans les écoles et d’être servis en “Arbëreshe” dans les services publics. Le temps des jacobinismes est bel et bien terminé en Italie. Un exemple pour d’autres!

 

Les Sorabes d’Allemagne

 

La région s’appelle la Lusace. Elle est longue d’une centaine de kilomètres, à cheval sur les “Länder” du Brandebourg et de la Saxe, à proximité des frontières polonaise et tchèque. Elle englobe les villes de Cottbus, Hoyerswerda et Bautzen, et de nombreux villages pittoresques. Elle est peuplée d’une ethnie slavophone: les Sorabes, dont le parler est proche du tchèque voire du polonais. Les Sorabes résiduaires, les plus ancrés dans leurs traditions, sont catholiques dans un environnement germano-sorabe majoritairement protestant; ils sont fidèle au culte marial, notamment lors des pèlerinages de Rosenthal. Tous les Sorabes portent deux noms: un nom allemand (pour l’état civil), un nom slave (pour la vie quotidienne). Exemples: Lenka Rjelcec est Elisabeth Rönschke, Jan Mlynk est Hans Müller. C’est comme ça. Depuis quelques siècles. Et personne ne s’en formalise.

 

sprachgebiet.jpgEn 805, les armées de Charlemagne s’ébranlent pour convertir les païens saxons et slaves (les “Wenden”), les inclure dans l’Empire franc afin qu’ils paient tribut. Seuls les Sorabes résistent et tiennent bon: de Magdebourg à Ratisbonne (Regensburg), l’Empereur est contraint d’élever le “limes sorbicus”. Assez rapidement toutefois, la tribu est absorbée par le puissant voisin et connaît des fortunes diverses pendant 1200 ans, sans perdre son identité, en dépit des progressistes libéraux du “Kulturkampf”, qui entendaient éradiquer la “culture réactionnaire” et des nationaux-socialistes qui suppriment en 1937 tout enseignement en sorabe et envisagent le déplacement à l’Est, en territoires exclusivement slaves, de cette “population wende résiduaire” (“Reste des Wendentums”).

 

Gauss constate que les éléments sont nombreux qui ont permis à cette identité sorabe de subsister: la langue, bien sûr, mais aussi les coutumes, les pèlerinages et les processions (équestres, mariales et pascales), les costumes traditionnels. Le plus spectaculaire de ces éléments demeure indubitablement la procession équestre de Pâques, à laquelle des milliers de Sorabes prennent part. La RDA communiste, slavophile par inféodation à Moscou, au Comecon et au Pacte de Varsovie, n’a pas interdit ce folklore et cette “chevauchée pascale” (“Osterritt”), au nom du matérialisme dialectique et de l’athéisme officiel, mais les chevaux disponibles s’étaient considérablement raréfiés, vu la collectivisation du monde agricole. Peu de Sorabes possédaient encore un cheval personnel. Des coutumes païennes immémoriales ont survécu en Haute-Lusace, comme celle du “mariage des oiseaux” (“Vogelhochzeit”), où l’on sacrifie des animaux aux ancêtres avant de les consommmer collectivement, ou celle de la “décapitation des coqs” (“Hahnrupfen”), où les garçons doivent décapiter un gallinacé avant de pouvoir danser avec l’élue de leur coeur sur la place du village. Comme dans les Alpes et à Bruxelles, les Sorabes plantent aussi l’“Arbre de Mai”. Ce folklore, marque indélébile de la “culture réactionnaire” des “Wendes résiduaires”, attire cependant de plus en plus d’Allemands, lassés des religions officielles anémiées et “modernisées”. Tous, même s’ils n’allaient plus à l’église ou au temple, y redécouvrent la vraie religion populaire. La messe ou l’office dominical(e) n’épuise pas la religion: celle-ci vit bien davantage dans les pèlerinages ou les processions, expression de la religion vraie et fondamentale, en dépit du vernis chrétien.

 

Les Sorabes ont donc résisté au progressisme du 19ème siècle, au national-socialisme et à sa politique de germanisation totale, au communisme de la RDA. La Lusace est le pays de la lignite, matière première nécessaire à la construction de “la première république allemande des ouvriers et des paysans”. L’industrialisation forcée, tablant en partie sur l’exploitation de ces gisements de lignite, devait englober tout le pays, jusqu’à ses coins les plus reculés. La collectivisation communiste de la Haute-Lusace s’accompagne de drames, d’une vague de suicides sans précédent. Les propriétaires de petites fermes modestes, transmises de père en fils depuis des siècles, se pendent quand les milices communistes viennent saisir leurs patrimoines immobiliers pour les inclure dans le système néo-kolkhozien. Ou quand les camions viennent chercher leurs avoirs pour transplanter leurs familles dans les clapiers des nouvelles banlieues: le parti a veillé à tout, ils ont désormais un centre culturel, une salle de sport et des jardins d’enfants. Mais, ils n’ont plus de terroir, de glèbe. La RDA a certes donné l’autonomie culturelle à ses citoyens sorabes mais l’exode forcé hors des villages vers les clapiers d’Hoyerswerda a contribué à les germaniser avec plus d’efficacité que la politique répressive des nationaux-socialistes. Quant à la RFA, après la réunification, elle a reproché aux Sorabes germanisés par les communistes de s’être insurgés contre le parcage dans leurs villes de vrais ou faux réfugiés politiques venus d’on ne sait où, pour bénéficier des avantages du système social allemand. Ces cibles du national-socialisme, soucieux de se débarrasser enfin des “résidus du ‘Wendentum’”, sont du coup devenus de la graine de néo-nazis, que l’on fustigeait à qui mieux mieux avec le zèle hystérique de la prêtraille médiatique!

 

osterreiten.jpg

 

Résultat: s’il y avait 200.000 Sorabes recensés au 15ème siècle, et 300 villages bas-sorabes au 18ème, il n’y a plus aujourd’hui que quelques communes sorabes autour de Cottbus; elles sont principalement catholiques, les protestants, majoritaires et moins enclins à pratiquer les rituels ruraux qui donnent aux traditions sorabes tout leur lustre, ayant été rapidement germanisés par les pasteurs, qui, souvent, n’acceptaient que des enfants germanophones pour les préparer à la confirmation.

 

Les Aroumains de Macédoine

 

Les Aroumains sont une ethnie sans terres compactes, dispersée dans une quantité impressionnnante d’isolats semi-urbains ou ruraux ou dans les grandes villes des Balkans méridionaux, essentiellement dans l’actuelle République post-yougoslave de Macédoine. Au départ, ces locuteurs d’une langue romane proche du roumain avaient pour fonction, dans le Sud de la péninsule balkanique, d’escorter les caravanes qui pèrégrinaient entre Venise et Byzance. On évalue leur nombre à un demi-million d’âmes. Seule la Macédoine les reconnaît comme minorité. Au moyen âge, ce peuple de marchands et d’intermédiaires était réputé, hautement apprécié: on le connaissait en Europe du Nord, où ses ressortissants venaient acheter des marchandises, et son centre névralgique était Moschopolis, une ville aujourd’hui en ruine, totalement abandonnée, située en Albanie. Ce peuple porte aussi d’autres noms: le terme français “aroumain” dérive en droite ligne de l’appelation qu’ils se donnent eux-mêmes, les “armâni”; les Albanais les nomment “Remeri”, les Grecs, les “Vlaques”, les Serbes, les “Vlassi”. D’autres noms circulent pour les désigner, comme les Çobanë, la Macedoneni, les Kutzowlachen ou les “Zinzars” (Tsintsars). Les communautés aroumaines ne vivent pas en vase clos, rappelle Gauss, car ils ont participé à tous les mouvements d’émancipation nationaux-populaires dans les Balkans, depuis les temps héroïques de la révolte grecque chantée par Lord Byron, qui rencontrera d’ailleurs bon nombre de “philhellènes” qui étaient en réalité des Vlaques aroumains. Ne désirant pas perdre tout crédit au sein de cette population jugée intéressante, le Sultan turc Abdoul Hamid reconnaît leur nationalité dans un firman de 1905. Cependant, la phase finale des guerres de libération balkaniques s’achève en 1913, quand la Sublime Porte doit abandonner toutes ses possessions européennes, sauf la Thrace entre Andrinople/Edirne et Istanbul. Du coup, les Aroumains sont répartis sur quatre Etats nouveaux qui veulent absolument faire coïncider ethnicité et citoyenneté, ce qui n’est possible que par un alignement inconditionnel et assimilateur sur l’ethnie majoritaire. Les Bulgares et surtout les Grecs seront les plus sévères à l’égard des Aroumains: ces locuteurs d’un parler roman qui sont orthodoxes comme les Roumains auront été finalement mieux reconnus par les Ottomans d’Abdoul Hamid que par leurs frères orthodoxes, aux côtés desquels ils avaient combattu les Turcs!

 

ar29052086.gif

Leurs revendications actuelles, finalement fort modestes, correspondent tout simplement à ce qu’Abdoul Hamid était prêt à leur accorder le 20 mai 1905: cette date du 20 mai est devenue celle de la fête nationale de tous les Aroumains. La déréliction que vivent les Aroumains, sauf en Macédoine, a fait naître auprès de leurs conteurs une mythologie nationale grandiose: ils seraient les descendants directs des Pélasges préhelléniques et Alexandre le Grand aurait été un des leurs. De ce fait la langue “macédono-aroumaine” n’est pas une forme de néo-latin, née après la romanisation d’une partie des Balkans et surtout de la Dacie: elle est bel et bien la langue originelle de la région, à peine mâtinée de latin d’Italie.

 

Sur le plan politique, les Aroumains regrettent l’ère titiste en Yougoslavie, car le régime les avait autorisés à avoir des associations culturelles propres. Ils reprochent toutefois à Tito d’avoir été un communiste car cette idéologie ne leur permettait plus d’exercer leur fonction traditionnelle de négoce. Aujourd’hui, ils se félicitent des dispositions bienveillantes que leur accordent les autorités macédoniennes mais se méfient de l’albanisation croissante de cette république ex-yougoslave car en Albanie, où les Aroumains sont la minorité la plus importante, ils ne sont nullement reconnus. Au Kosovo, nouvel Etat né par la grâce de l’idéologie américaine et “droit-de-l’hommarde”, les Aroumains sont persécutés par les bandes de l’UÇK, au même titre que les Serbes ou les Roms. En Macédoine, ils peuvent à nouveau “aroumainiser” leurs patronymes. Le peintre aroumain Martin s’est en effet appelé Martinovic en Serbie et Martinov en Bulgarie, avant de devenir Martinovski en Macédoine. Les Aroumains ont certes été respectés pour leur savoir-faire et pour leur niveau culturel élevé mais, dans les Etats ethno-nationaux des Balkans, ils ont toujours été considérés comme “suspects”: les Albanais les prennent pour des “Grecs déguisés” cherchant à arracher le Sud de l’Albanie pour la livrer aux Hellènes. Les Grecs, eux, les considérent comme un reliquat pré-hellénique au niveau de civilisation fort bas ou comme des “agents macédoniens”. Les Bulgares les accusent d’être des “Macédoniens yougoslavistes” refusant de participer à la création d’un “saint royaume bulgaro-macédonien” englobant une bonne part de l’actuelle République de Macédoine. Dans le contexte européen actuel, ces suspicions ne sont évidemment plus de mise.

 

he08.gif

 

En Grèce, la plupart des Aroumains/Vlaques vivent dans un isolat de la région des Monts Pindos mais sont soumis à une politique d’assimilation forcenée: le terme qui les désigne, “Vlaque”, est devenu synonyme, en grec, de “primitif”, d’”homme des bois”, d’”inculte”, d’”idiot”. Cette propagande négative incessante fait que bon nombre de Vlaques, aussi pour éviter la déportation vers d’autres régions ou vers des îles arides de l’Egée, abandonnent leur identité romane, ne la transmettent plus à leurs enfants, phénomène navrant que l’on a vu se produire ailleurs en Europe aussi, le jacobinisme français n’ayant pas fait de cadeaux aux Bretons celtophones, jugés “arriérés” comme Bécassine, le britannisme anglais ayant également traité les sujets irlandais de leurs rois et reines de “primitifs” et le système belge ayant considéré parfois sa majorité (!) flamande de la même manière, au nom d’on ne sait trop quelle “excellence”. L’ingénieur “grec” Vasile Barba, de souche aroumaine, lutte pour la survie de son peuple en Allemagne, où il anime un “Zentrum für aromunische Studien” à Fribourg-en-Brisgau. Il est une voix très écoutée et très respectée dans les communautés aroumaines éparses de Grèce, de Bulgarie et de Macédoine.

 

Le sort des minorités aroumaines nous permet de formuler quelques suggestions: 1) la mémoire balkanique ne peut se passer de la mémoire “aroumaine”, d’autant plus qu’elle est romane au beau milieu d’un monde slave, hellénique et illyrien-balkanique; cette spécificité doit donc être protégée; 2) on s’aperçoit que l’immixtion américaine au Kosovo a déjà fortement ébranlé le patrimoine serbe-orthodoxe, suite aux vandalisations des monastères et des bibliothèques par les milices atlanto-wahhabites stipendiées par Washington; le travail de Gauss nous apprend que les communautés aroumaines, parce qu’orthodoxes, subissent là-bas le même sort au nom de l’idéologie des droits de l’homme et du fondamentalisme saoudien. Il est temps, pour les esprits lucides, de dénoncer, au nom du droit concret des minorités et au nom de la défense du patrimoine mondial, cette collusion malsaine que les médias véreux camouflent soigneusement car il est bien entendu que l’Oncle Sam a, pour ces mercenaires, le droit inaliénable de s’allier avec n’importe qui, avec n’importe quel ramassis d’iconoclastes, pour pouvoir à terme disposer de sa grande base au beau milieu de la province serbe du Kosovo afin de contrôler étroitement l’espace pontique, la péninsule balkanique, l’Anatolie et le bassin oriental de la Méditerranée (avec le Canal de Suez).

 

Robert Steuckers.

(février 2014).

jeudi, 13 février 2014

Y aura-t-il une vague eurosceptique en mai 2014 ?

Euroscepticism-EU.jpg

Y aura-t-il une vague eurosceptique en mai 2014 ?

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Pourquoi l’Union Européenne est impopulaire.

Tous les sondages en Europe annoncent une forte poussée des mouvements eurosceptiques ou europhobes aux élections européennes de 2014. L’Union Européenne est en train de payer son incapacité à parler d’une seule voix et à se placer au service véritable et exclusif des Européens, des indigènes/autochtones du continent européen. Car en vérité, nous n’avons pas bâti l’Europe politique, qui reste à construire. En l’absence de toute transparence démocratique, limitée dans ses pouvoirs d’action par des traités contraignants qui ont maintenu le véritable pouvoir au niveau de chaque état-« nation », état de plus en plus autoritaire au fur et à mesure qu’il devient de moins en moins « national » d’ailleurs, l’Union Européenne ne peut qu’être contestée. Et en outre, elle se refuse à accuser les véritables responsables de son impopularité, les gouvernements des Etats.

L’Union Européenne sert à faire le sale « boulot » pour les gouvernements, qui souhaitent la même politique libérale et atlantiste, mais n’ont pas le courage de l’assumer directement devant le peuple. Qui peut croire ainsi que le PS actuel est « socialiste » et « démocrate » ? Mais il ne l’est pas non parce que la « méchante Union Européenne » l’obligerait à renier son identité, mais parce que l’Union Européenne est à l’image des chefs de gouvernement et de partis. Quel est le pouvoir du président du PPE ou de l’ADSE sur les partis membres ? Strictement aucun. Gustavo Barroso, le président de la Commission, est redevable d’un pouvoir qu’il ne tient que des chefs d’état et de gouvernement, et pas du véritable pouvoir que confère le suffrage universel. Il est la courroie de transmission de Paris et de Berlin… mais aussi de Washington.

L’Union Européenne n’ayant pas de réel pouvoir et n’étant pas dirigée par de véritables européistes, elle est accusée de tous les maux sans avoir les moyens de se défendre efficacement contre une propagande europhobe aussi mensongère que la propagande « euro »-mondialiste à laquelle la dernière prétend s’opposer.

En attaquant l’Union Européenne, « nain politique » par la faute des Etats, on exonère ainsi facilement de toutes responsabilités le gouvernement en place. En accusant l’€ de la ruine économique du continent, alors que l’€ n’a pas empêché le relèvement irlandais, et n’est la cause ni de l’effondrement économique de l’Islande ni de la politique d’extrême rigueur budgétaire appliquée à Londres, on se sert de la monnaie unique comme d’un bouc émissaire afin de ne pas aborder les sujets qui fâchent.

Le nouveau Front National a ainsi troqué le thème de la lutte contre l’immigration, sous-entendue extra-européenne, pour la lutte contre l’Union Européenne. Ce faisant, il trahit ses électeurs qui votaient ou votent pour lui pour la seule raison qu’ils croient que ce parti va résoudre cette question. Le néo-chevènementisme symbolisé par le ralliement opportun de Florian Philippot, mais qui n’est pas nouveau, ne fait que matérialiser l’acceptation d’une définition universaliste et néo-colonialiste de la France. Le mouvement UKiP, qui n’a pas un mot contre l’immigration issue du Commonwealth, s’en prend quant à lui aux travailleurs européens, Polonais, Roumains et Bulgares, comme si c’était eux qui étaient le problème. Cette démagogie europhobe, qui trahit en réalité un ralliement total à l’idéologie mondialiste, celle d’une définition « multiculturelle » de l’identité « nationale » des Etats européens, est évidemment insupportable mais contre elle l’Union Européenne ne fait rien. Elle préfère à l’instar d’une Viviane Reding exciter les colères justifiées des Européens contre une immigration non désirée en exigeant davantage encore d’ouverture des frontières, quand le peuple souhaite le contraire.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, l’Union Européenne est, souvent à juste titre mais parfois fort injustement aussi, impopulaire. C’est donc logique qu’elle suscite en réaction une montée de mouvements hostiles à l’UE, même si pour des raisons malhonnêtes intellectuellement et en trahissant les intérêts de leurs propres électeurs. Le ralliement du FN à l’idéologie souverainiste sera sans doute sa perte mais pour le moment, dans le contexte actuel, ce n’est pas le cas.

Deux types de mouvements nationalistes et/ou eurosceptiques semblent émerger, selon que l’on se trouve en Europe occidentale ou en Europe centrale.

En Europe centrale, deux mouvements se distinguent, à savoir l’Aube Dorée, mouvement néo-fasciste au discours surtout centré sur le problème de l’immigration non-européenne, et le Jobbik, parti national-radical de type « hungariste », favorable à la Turquie et à l’islam au nom d’une définition eurasienne fausse de la magyarité, dans un pays où l’immigration est très réduite. Ces partis, au cœur matriciel judéophobe, connaissent un certain succès, dépassant les 13% dans les sondages. L’Aube Dorée a certes été très fragilisée par l’arrestation et la mise en examen de ses principaux ténors, ce qui n’empêchera pas la progression électorale de ce mouvement, vue la situation de la Grèce.

EU-lack-of-trust-008.png

Mais dans le reste de l’Europe centrale, les mouvements nationalistes, qui parfois se sont retrouvés au second tour d’élections présidentielles, sont en très net recul. Le « mouvement national » polonais, en pleine reconstruction, sera très loin des scores passés de la Ligue des Familles ou de Samoobrona. En Roumanie, le PRM (« Grande Roumanie ») est en pleine déliquescence, de même qu’Ataka en Bulgarie, le Parti National Slovaque (SNS) comme son homologue slovène ou le HSP croate. Quant à l’allié traditionnel du FN en Serbie, le Parti Radical Serbe (SRS), certes d’un pays qui n’est pas encore membre de l’Union Européenne, il sombre littéralement sondage après sondage.

En revanche, en Europe occidentale, les sondages indiquent une nette progression des mouvements eurosceptiques, toutes tendances confondues, et ce autour de deux coalitions en gestation. Autour du FN de Marine Le Pen et du PVV de Geert Wilders, désormais alliés, s’organise une coalition hétéroclite de mouvements, comme Plataforma y Espana (extension espagnole du mouvement catalan) ou la Ligue du Nord, deux mouvements qui n’auront probablement aucun élu en mai 2014, mais surtout des poids lourds de la mouvance « nationale », à savoir le FPÖ de Strache, premier parti du pays selon certains sondages (autour de 25%), le Vlaams Belang belge et les Sverigedemokraterna, crédités de plus de 10% de voix dans les sondages suédois.

Une deuxième coalition, souverainiste davantage que nationaliste, repose sur la tendance UKiP de Nigel Farage, en tête dans la dénonciation de l’Union Européenne, non sans un succès indéniable, puisqu’il parvient à peser sur les Tories de David Cameron, et pourrait obtenir 20% des voix au Royaume-Uni, faisant disparaître un British National Party qui avait pourtant obtenu près de 6% des voix en 2009. Sur cette ligne, modérée sur la question migratoire, se retrouvent le DFP danois, anciennement dirigé par Pja Kjarsgaard, qui lui aussi pourrait atteindre 20% des voix, mais aussi le Perussuomalaiset finlandais de Timo Soini (16/18%).

La première a peu de chances de créer son propre groupe parlementaire à Strasbourg car il faudrait 25 députés, ce qu’ils auront, mais issus de sept pays de l’UE, ce qu’ils n’auront pas. Malgré ses prétentions, Marine Le Pen ne devrait pas parvenir à créer le dit groupe. Dans ce cadre, Wilders pourrait être tenté de rejoindre la seconde coalition une fois les élections passées. Car le second groupe ne devrait avoir aucun mal à conserver celui dont il dispose déjà.

Mais tout ça part d’un principe un peu douteux, à savoir la confiance qu’on peut avoir envers les sondages. Il est assez ironique de constater que le nouveau FN s’appuie sur des sondages, alors même qu’il avait eu dans le passé comme habitude d’en dénoncer le caractère artificiel et partisan, tant que ceux-ci lui étaient défavorables. Cela amène Marine Le Pen à se vanter de représenter le futur premier parti du pays, si les sondages où le FN est à 23% sont confirmés dans les urnes. Elle oublie que la participation est déterminante dans le résultat des partis. Si son électorat, dont elle attise l’euroscepticisme en permanence, reste chez lui au lieu de manifester son soutien en mai 2014, non seulement elle ne fera pas ses 23% mais le FN pourrait n’obtenir qu’un médiocre 12 ou 13%. Il est en effet paradoxal de dénoncer l’Union Européenne mais de bénéficier de ses institutions, lorsqu’on n’arrive pas à se faire élire député national. Pourquoi un électorat anti-UE irait-il se déplacer dans des élections pour élire le parlement de cette même UE ?

Cette vague eurosceptique, indéniable, pourrait ainsi voir son impact considérablement limité par un électorat qui ne se mobiliserait pas pour une élection dont l’intérêt ne lui sauterait pas nécessairement aux yeux. Même si le gouvernement français est à juste titre extrêmement impopulaire, il n’est pas dit que cela se manifestera dans des élections atypiques où de toute façon PS et UMP font classiquement de mauvais scores. La méthode Coué marche parfois mais il faut faire attention aussi de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

En outre, même si cette poussée électorale avait lieu, dans la plupart des grands pays européens, avec par exemple l’arrivée de députés allemands de l’AfD, et un FN et un UKiP en tête, les groupes eurosceptiques, même s’ils surmontaient leurs divisions historiques, auraient un poids fort limité et seraient incapables de peser. En effet, en refusant de toute façon toute alliance avec les rares mouvements nationalistes d’Europe centrale en mesure de faire rentrer des députés, et même en les acceptant d’ailleurs, ce qui est impensable pour un Geert Wilders, ils seraient trop faibles. Les mouvements nationaux en Europe Centrale ont quasiment disparu, alors même qu’en Espagne, en Irlande ou au Portugal, ils continuent d’être inexistants. Pour qu’il y ait une vague eurosceptique, il faudrait qu’elle soit le fait de partis concertés, présents sur tout le continent, et dans une coalition explicite et revendiquée.

Ainsi peut-on penser que cette « vague eurosceptique » sera très modeste, loin d’un tsunami, même si le nombre de députés eurosceptiques n’aura jamais été aussi important. Cela ne changera rien à la situation du continent, qui continuera de mourir de sa division et non d’une fédéralisation imaginaire, mais cela amènera peut-être au niveau national à quelques modifications à la marge. En effet, un FN devenu premier parti du pays, obligerait peut-être le gouvernement à une légère réorientation mais gênerait davantage la droite parlementaire que la « gauche » mondialiste. Cela reste très hypothétique. Il sera au contraire facile de relativiser un résultat avec un taux de participation qui sera de toute façon faible, donc jugé non représentatif, et le vote de 15 à 25% d’électeurs ne servira une fois de plus à rien.

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

L’Ukraine prise en tenailles entre l’Occident et la Russie

ukrdra.jpg

L’Ukraine prise en tenailles entre l’Occident et la Russie

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

La situation de l’Ukraine s’est profondément dégradée pendant le mois de janvier, alors que la résistance aux décrets liberticides votés par les parlementaires en catimini n’avait jamais été aussi forte. Des morts regrettables, des violences militantes autant que policières, ont entaché de sang un mouvement politique complexe, aux formes multiples, regroupant des libéraux occidentalistes aussi bien que des nationalistes radicaux.

La réaction du président Yanoukovitch est celle d’un pouvoir aux abois, sans la légitimité populaire d’un Poutine lui permettant de conserver son calme, et qui a été contraint de reculer. Il a contraint son premier ministre à démissionner, proposant l’ouverture à ses adversaires, à l’exception d’Oleh Tiahnybok, le dirigeant de Svoboda. Les députés ont aboli les lois qui restreignaient le droit de manifester. C’est un recul total ou presque, Yanoukovitch se refusant toutefois pour le moment à modifier le calendrier électoral et ainsi à prendre le risque d’être politiquement balayé, même s’il reste fort dans les zones russophones.

Yanoukovitch risque bien de subir le même désaveu que l’orangiste Sakashvili en Géorgie et pour les mêmes raisons, à savoir la volonté de mettre en place un régime restreignant les libertés. Or le souvenir de l’Union Soviétique n’est pas si loin. Poutine sait d’ailleurs ménager sa popularité en Russie en libérant ses adversaires, comme l’ex-milliardaire Khodorkovski ou les Pussy Riot, et en respectant en tout cas dans les formes les principes de la démocratie moderne. Mais il est vrai qu’il a le peuple derrière lui. Ce n’est pas le cas des tyranneaux des anciennes républiques soviétiques, qu’ils soient pro-USA ou pro-Russie.

L’Ukraine se trouve, on l’a dit, dans un positionnement géo-stratégique difficile, coupé en deux par un tropisme européen à l’ouest et par un tropisme russe à l’est, ravivant cette opposition, fondamentalement factice néanmoins, entre « occidentalistes » (zapadniki) et « slavophiles ». Entre volonté de rejoindre l’Union Européenne et crainte de perdre les avantages acquis de la relation ukraino-russe, le gouvernement en place n’a pas pu faire un choix clair entre deux options qui lui sont apparues comme incompatibles. La Russie a une part de responsabilité dans le sens où elle fait monter la pression vis-à-vis de l’Union Européenne, mais cette dernière a une responsabilité bien plus importante en se faisant le relai des intérêts américains dans la région. Poutine a très bien compris la politique de l’endiguement (« anaconda ») que les USA veulent mener contre la nouvelle Russie, comme ils l’ont fait dans le passé contre l’Union Soviétique.

Formé par le KGB, Vladimir Poutine sait très bien démasquer derrière des stratégies opaques les véritables chefs d’orchestre, ce qui ne veut pas dire qu’il faut tomber dans un autre piège qui est celui du « complotisme » et voir des plans ourdis par de mystérieux commanditaires derrière ce qui se passe aujourd’hui.

Tourner le dos à l’Union Européenne serait pour l’Ukraine une grosse erreur, mais cela en serait également de tourner le dos à la Russie. Ce serait comme tenter de s’unir en commençant par se couper en deux. Ces deux composantes, « europhiles » et « russophiles », ne devraient pas être opposées mais servir pour une synthèse originale, faisant alors de sa géographie une force et non plus une faiblesse.

Un gouvernement ukrainien digne de ce nom devrait se présenter comme un pont entre l’Union Européenne et la Russie, un espace intermédiaire d’échanges, un lieu où surtout Russes et (autres) Européens pourraient se parler et enfin s’entendre. Ceux qui sèment la division, là où les vrais européistes parlent d’unité, ce sont les USA et ceux qui leur servent de courroies de transmission. L’alliance Bruxelles/Moscou (ou Strasbourg/Moscou d’ailleurs) contre Washington, voilà qui aurait une autre « gueule », et dans un tel cadre, la situation de l’Ukraine serait nécessairement pacifiée et le pays en bien meilleure posture.

Yanoukovitch devrait s’en aller, comme Ioutchenko avant lui, et pour la même raison, qui est l’aliénation du pouvoir ukrainien à des intérêts étrangers, qui plus est des intérêts qui instrumentalisent le pays pour mener des manœuvres géopolitiques « conflictuelles ».

Car cette opposition que j’évoquais entre « occidentalistes » et « slavophiles » en Russie, comme en Ukraine, avec la mise en avant du courant « eurasien » qui relève de la seconde idéologie, est une idiotie conceptuelle totale. Les Slaves, et les Russes au premier plan, sont des Européens, tout comme les Français ou les Allemands. En affirmant leur slavité et leur orthodoxie, ils ne tournent pas le dos à l’Europe, mais ils s’y rattachent en vérité. Ivan Groznyi et Pierre le Grand ont toujours été du même camp, celui d’une Russie européenne dans une Europe européenne, une Russie qui certes s’étend à l’est de l’Oural mais toujours au nom d’une Europe expansive. Car si on gratte le russe, on trouve un varègue ou un bogatyr slave mais jamais un tatar.

L’Ukraine devra avoir l’audace de s’inventer un régime nouveau, avec une personnalité courageuse mais restant modeste, capable de maîtriser les dissensions et de susciter un « rêve ukrainien », celui d’une réconciliation entre l’ouest et l’est, mais aussi entre l’Union Européenne et la Russie. Cela implique de bien distinguer la volonté de rejoindre l’UE et tout lien avec l’OTAN. En clair, le gouvernement ukrainien devra veiller à rassurer le frère russe tout en orientant le frère européen (de l’ouest et du centre) dans le sens des intérêts strictement européens, qui sont ceux d’une grande alliance, en attendant une fusion, entre l’Union Européenne et la Russie. Et de la même façon, le tropisme atlantiste de Cameron, comme auparavant celui de Thatcher, de Majors, de Blair et de Brown, qui se cache derrière cette volonté de rupture avec l’UE, n’est pas au service du peuple britannique, ce dernier ayant vocation à restaurer son européanité au sein d’une Europe unie, en rompant avec le Commonwealth. C’est là où des mouvements comme UKiP servent manifestement la stratégie américaine en Europe, au nom d’une souveraineté britannique pervertie.

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

Samedi 8 février 2014 : “Fuck the EU” by the US State Department

fuck_the_eu_2174305.jpg

Samedi 8 février 2014 : “Fuck the EU” by the US State Department

Ex: http://www.realpolitik.tv

 

“Que l’Europe aille se faire e…” a tout simplement déclaré Victoria Nuland (photo), la secrétaire d’État adjointe des États-Unis, en charge des relations avec l’Europe, à son ambassadeur en Ukraine, lors d’une conversation téléphonique enregistrée à l’insu des deux protagonistes le jeudi 6 février. La prise est tellement explicite que la diplomate américaine n’a eu d’autre choix que de s’excuser auprès des diplomates européens. Mais qui a entendu un seul chef d’État, un seul ministre des affaires étrangères européen émettre une quelconque protestation ?

 

fuckUE.jpg

Très bon éclairage sur ce que pensent réellement les Américains de l’Union européenne : qu’elle n’est rien et qu’elle a vocation à rester une périphérie molle des États-Unis. Au passage la conversation est révélatrice, au-delà même de l’insulte faite à l’Union européenne. Elle en dit long aussi sur le rôle que joue l’ONU aux yeux des Américains. Jugez-en plutôt : “Ce type de l’ONU, Robert Serry” explique Victoria Nuland à son ambassadeur, “ce serait super pour aider à coller les choses, d’avoir cette colle ONU et, tu sais quoi, que l’UE aille se faire foutre”. L’ONU ce n’est donc qu’un pot de colle servant à fixer les morceaux du puzzle américain sur le grand tableau mondial.

 

Washington encourage la guerre civile en Ukraine, quand il ne la fabrique pas tout simplement et agite ensuite ses mécanos (l’Union européenne, l’ONU…) afin de tenir sa feuille de route.

 

Quant aux gouvernements européens, ils ont pour seule mission, depuis 1945, que de maintenir les peuples européens dans la dormition en leur faisant croire que la construction européenne avance vers une Europe-puissance, alors même qu’elle ne fait, année après année, que consolider le bloc transatlantique dirigé par Washington autant que les oligarchies mondialistes.

 

Il n’y a désormais qu’une issue unique à l’indépendance de l’Europe : l’effondrement du Système de l’Union européenne au profit d’une authentique Europe des nations, condition sine qua none à la renaissance de la civilisation européenne et donc de la puissance française. Si nous ne sortons pas rapidement de cette trappe, la submersion extra-européenne et l’atlantisation auront raison de nos libertés et de notre identité. La ruine économique en résultera mécaniquement.

 

Aymeric Chauprade

mercredi, 12 février 2014

La NSA pudo haber espiado a Schroeder por oponerse a la guerra de Irak

schroeder.jpg

 

Ex: http://elespiadigital.com

La Agencia de Seguridad Nacional de EE.UU. pudo haber vigilado el teléfono del excanciller de Alemania, Gerhard Schroeder, cuando él ocupaba el cargo, informan medios locales.

A esta conclusión han llegado la cadena de radio-televisión pública NDR y el periódico 'Süddeutsche Zeitung' tras llevar a cabo su propia una investigación periodística.

Según sus datos, el motivo de la vigilancia a Schroeder fue su dura postura acerca de la invasión estadounidense de Irak. A más tardar en 2002, la NSA incluyó al excanciller alemán en su lista de personas y organizaciones que eran objetivos previstos para el espionaje (National Sigint Requirements List, en inglés). 

"Entonces yo ni siquiera podía imaginar que los servicios secretos estadounidenses estaban efectuando escuchas de mis conversaciones telefónicas", afirmó el excanciller en una entrevista a la NDR que a su vez asevera que uno de los documentos revelados por Snowden confirma la pesquisa periodística. 

Los documentos filtrados por Snowden revelaron que la NSA espió sin ninguna autorización legal a unos 35 líderes mundiales durante más de cinco años. Las revelaciones han generado indignación y protestas en los gobiernos de varios países aparte de Alemania, entre ellos Francia, México y Brasil, cuyas cúpulas políticas se convirtieron en blanco del espionaje de EE.UU. 

Este escándalo se suma al que sacudió a la política internacional tras conocerse por las filtraciones del excontratista de la CIA que la actual canciller alemana Angela Merkel era víctima de las escuchas de la inteligencia estadounidense. Después de que trascendiera que su teléfono móvil era objeto de escuchas por Washington, Merkel en una conversación con Obama habría comparado las tácticas de espionaje de la NSA "con las de la Stasi", el servicio de inteligencia de la antigua República Democrática Alemana.

mardi, 11 février 2014

Un atlas géopolitique du monde actuel

Un atlas géopolitique du monde actuel

par Georges FELTIN-TRACOL

Chauprade-2.jpgIl est toujours difficile de recenser un ouvrage qui l’a déjà été par nos soins. Aymeric Chauprade vient de publier la troisième édition, actualisée et augmentée, de sa Chronique du choc des civilisations. Intitulée « Civilisations en collisions » et mis en ligne sur le présent site le 9 octobre 2011, la précédente recension évoquait les qualités de cette deuxième édition qui valut l’éviction de son auteur de toutes les chaires universitaires à la suite d’une campagne de presse malveillante orchestrée par un de ces stipendiés par l’Oncle Sam.

 

 

Depuis 2011, l’ébranlement de la planète se poursuit avec de nouveaux conflits dont les fameuses révolutions arabes et le renversement de plusieurs régimes autoritaires laïques en Afrique du Nord, au Proche-Orient. Mais Aymeric Chauprade prend aussi en compte le déclin relatif des États-Unis d’Amérique, la montée en puissance de la Chine et la renaissance convalescente de la Russie. Il offre par conséquent au lecteur une vaste palette de textes et de cartes très éclairantes.

 

Le temps des civilisations

 

Favorable à une géopolitique culturelle (culturaliste ?), cet esprit aguerri aux sciences dures, les mathématiques en particulier, n’hésite pas à se référer à la longue durée chère à Fernand Braudel. Il replace dans un contexte politico-historique les heurts contemporains. Si l’ouvrage – le terme d’atlas serait plus approprié – s’ouvre sur un planisphère des civilisations, il ne faut pas se méprendre : Aymeric Chauprade n’est pas le disciple français de feu Samuel P. Huntington. Rappelons qu’en 1996, son premier essai portait sur L’Espace économique francophone. Pour une francophonie intégrale, vaine initiative de renouvellement des conceptions du gaulliste de la Francité, Philippe Rossillon. Il discerne ainsi quinze civilisations là où Huntington n’en distinguait que neuf !

 

« Le choc des civilisations, observe Aymeric Chauprade, traverse les siècles, et même, pour certaines civilisations, les millénaires; il s’apaise, qui reprend, et donne à l’histoire des chocs sourds et puissants, comme si des plaques tectoniques venaient à en découdre, causant d’immenses secousses dans l’humanité (p. 8). » Loin de se focaliser sur un seul antagonisme réducteur, il cherche plutôt à dresser un panorama précis de l’ensemble des territoires conflictuels tant aux confins qu’au cœur même des civilisations. Les dix chapitres géo-thématiques balaient dans le détail les cahots actuels.

 

Dégagé de tout subjectivisme, Aymeric Chauprade veut surtout montrer au lecteur la polymorphie des secousses civilisationnelles. Certes, il commence par évoquer l’affrontement islamo-occidental, mais il prend garde de ne pas sombrer dans un quelconque réductionnisme géopolitique ou de plaquer sur les événements ses propres représentations géopolitiques. Oui, l’islam concurrence le monde occidental. Mais, en dépit de l’exécution d’otages en Irak ou au Sahel, cette menace est maintenant moins terroriste – même si les risques persistent – que migratoire et démographique. La forte fécondité des immigrés d’Afrique subsaharienne prépare « une France dont la population serait majoritairement extra-européenne autour de 2040 (p. 58) ». Les bouleversements politiques sur les littoraux méridional et oriental de la Méditerranée font de cette aire géographique tricontinentale le point faible de l’Europe. Mais le péril mahométan se retrouve souvent instrumentaliser par les États-Unis d’Amérique notoirement anti-européens.

 

L’Europe doit lutter contre l’« Islamérique », cette alliance objective entre l’oligarchie étatsunienne, voire nord-américaine, et certaines tendances fanatiques de l’islam. Washington veut affaiblir l’Europe qui demeure la seule véritable rivale globale, d’où une longue et constante politique d’encerclement par des forces musulmanes hostiles soutenues en sous-main par l’hégémonie yankee. « Après l’Afghanistan (durant la guerre froide), puis les guerres de Bosnie, du Kosovo et d’Irak, après le soutien à l’A.K.P. en Turquie et aux Frères musulmans dans le monde arabe, l’Amérique offre en Libye un nouvel épisode de son alliance souterraine avec l’islam radical (p. 58). » Il s’agit par ailleurs d’entraver durablement la Russie qui retrouve son statut de grande puissance. Vladimir Poutine, l’homme le plus puissant du monde en 2013 selon le magazine Forbes, a compris que « l’énergie est le levier du redressement de la puissance russe (p. 101) ». Il faut par conséquent que Washington ou plus exactement l’« État profond » étatsunien – cette « structure de gouvernement à la fois invisible (par rapport à l’administration officielle) et continue (puisqu’elle survit aux changements de président), rassemblant des éléments et des moyens du Pentagone, de la C.I.A. et du F.B.I., des sociétés militaires privées et, plus globalement, du complexe militaro-financier (p. 13) » élimine dès le départ toute menace potentielle. La proximité et la connaissance, entre la haute-administration U.S. et les milieux financiers facilitent la privatisation de la guerre. Souvenons-nous que « la guerre d’Irak est directement à l’origine de l’exploitation capitalistique des S.M.P. Née d’un petit contrat de la C.I.A. de 5,4 millions de dollars en 2001, Blackwater (rebaptisée Xe en 2009) pèse, grâce à l’Afghanistan et l’Irak, 1,2 milliard de dollars. En 1995, Dyn-Corp ne pesait que 30 millions de dollars : c’est aujourd’hui la plus importante S.M.P. au monde, son chiffre d’affaires dépassant les 3 milliards de dollars (p. 25) ».

 

La pluralité de l’islam

 

Cependant, il ne faut pas considérer les islamistes comme de simples marionnettes aux mains des États-Unis. Les djihadistes savent nouer des alliances si l’exigent leurs intérêts. Et puis, l’islam est lui-même très varié, sinon l’Iran chiite, le Hezbollah libanais et leur allié baasiste syrien ne s’opposeraient pas avec un certain succès aux visées sunnites de l’Arabie Saoudite et du Qatar, appuyés par des puissances occidentales toujours aussi aveugles et bien corrompues par le pognon des hydrocarbures. Il traite aussi d’une donnée guère connue, à savoir « Les populations arabes de l’Amérique latine (p. 254) ». Issue de vagues d’immigration successives, cette population latino-américaine d’origine arabe « se situe dans la fourchette de 17 à 25 millions, ce qui représenterait 5 % de la population totale. […] Les Arabes d’Amérique, très majoritairement chrétiens, se sont fortement assimilés et ils se retrouvent même souvent dans les élites économiques, voire politiques, de leur accueil (p. 254) » comme le Mexicain Carlos Slim, le Chilien José Said ou l’Argentin Carlos Menem.

 

Si l’islam fait des convertis en Amérique latine, ce subcontinent, bastion du catholicisme romain, est surtout confronté « au défi des Églises pentecôtistes et évangéliques venues des États-Unis (p. 256) ». L’auteur mentionne les nombreuses méthodes de l’hégémonie yankee : l’action militaire, directe ou non, et/ou l’influence culturelle à travers les films, le non-art contemporain, les musiques dégénérées… Mais il attire aussi l’attention sur leur maîtrise élevée dans la dissimulation, la désinformation et l’intoxication. Tirant le bilan de l’invasion de l’Irak et l’avènement d’un gouvernement chiite proche de Téhéran, il prévient que « les Américains ont l’art de faire croire aux Européens qu’ils cumulent maladresses et erreurs (erreurs de la C.I.A., du Pentagone ou du département d’État), leur seul but étant en réalité de masquer ce que l’on appelle, dans le langage militaire français “ l’effet final recherché ” (p. 168) ».

 

Aymeric Chauprade examine avec soin tous les continents, hormis déplorons-le, l’Océanie dans laquelle est toujours présente au grand dam des Anglo-Saxons (Australie, Grande-Bretagne, États-Unis et Nouvelle-Zélande) la France, deuxième domaine océanique et maritime au monde et donc potentielle thalassocratie. À quand un Jeu de la France dans l’océan Pacifique, en partie traité par feu Hervé Coutau-Bégarie avec sa Géostratégie du Pacifique en 2001 ?

 

Vers l’ère des grands marchés intercontinentaux ?

 

La partie septentrionale de l’océan Pacifique aux portes de l’Extrême-Orient connaît un regain de tensions entre la Chine et le Japon. Y a-t-il un risque de guerre ouverte entre Pékin et Tokyo ? Sans répondre à cette difficile question qui nécessite des facultés de médium, Aymeric Chauprade relève que « les deux pays n’ont jamais été aussi interdépendants économiquement. La Chine est le premier partenaire commercial du Japon (elle représente plus de 20 % de son commerce) et le Japon est le premier fournisseur de la Chine (15 % des importations). Le Japon délocalise en Chine et, déjà, plus de 9 millions de Chinois travaillent pour le capital japonais. Cette intégration économique du Japon et de la Chine se fait de manière plus large dans le cadre du plus grand marché économique en formation dans le monde, le marché dit de l’A.S.E.A.N. + 3 (Chine, Japon, Inde), qui est devenu une réalité le 1er janvier 2010. Plus les années vont passer, plus la réalité économique du Japon va diverger de celle des États-Unis au profit de cette sphère de coprospérité asiatique (pp. 215 – 216) ». L’accélération des négociations entre Bruxelles et Washington pour constituer au plus tôt une grande zone de libre-échange transatlantique se comprend mieux quand on sait l’existence de ce  marché asiatique très étendu.

 

Cet atlas géopolitique est remarquable. Aymeric Chauprade met en perspective les problématiques géostratégiques avec leurs soubassements plus occultes. Pour preuve, depuis 2009, on a trouvé en Méditerranée orientale d’importantes bassins d’hydrocarbures dont la délimitation des zones d’exploitation en haute mer avive les querelles frontalières. La volonté des Occidentaux de contrôler ces ressources à peine découvertes explique leur ingérence en Syrie. Pis, l’atlas rapporte « en Grèce en 2012 et à Chypre en 2013 […] une tentative des milieux de la finance anglo-américaine (qui dominent le F.M.I. et l’Union européenne) de forcer les Grecs surendettés (pourtant assis sur des richesses considérables en hydrocarbures et en or) à céder les actifs qu’ils possèdent dans le secteur énergétique et les ports stratégiques (p. 107) ».

 

Avec un rare talent, Aymeric Chauprade ausculte les continents, explique les enjeux et identifie les manœuvres en coulisse, là où se joue vraiment à chaque instant le sort du monde.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Aymeric Chauprade, Chronique du choc des civilisations. Du 11 septembre 2001 à la guerre de Syrie, actualité, analyses géopolitiques et cartes pour comprendre le monde d’aujourd’hui, Chronique Éditions, (15 – 27, rue Moussorgski 75018 Paris), 2013, 272 p., 31 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3577

lundi, 10 février 2014

Eurosceptische vloedgolf op komst

euroscepticisme.jpg

Europa van twee snelheden

Eurosceptische vloedgolf op komst

Ex: http://www.doorbraak.be

Europa lijkt steeds meer een continent op drift. Enorme schuldenbergen – zowel privaat als publiek -, hoge werkeloosheid en een stijgend risico op deflatie. Is er iemand die weet hoe het verder moet? En dan is er nog de vraag wie na de verkiezingen van 25 mei de voornaamste stuurman zal zijn. Een metershoge eurosceptische golf lijkt in aantocht.

- Lawrence Urbain (03.02.2014)

Afgelopen weekeinde verzamelden de Europese liberalen te Brussel. Guy Verhofstadt werd daar officieel gekozen tot kandidaat-voorzitter van de Europese commissie. Op zich was dat alles behalve een tour de force aangezien de Vlaamse liberaal binnen de ALDE-fractie als enige kandidaat werd voorgedragen. De degelijke Olli Rehn stapte eerder al uit de liberale wedloop. Het feit dat Verhofstadt binnen de eigen fractie minder dan 80% van de stemmen achter zich krijgt, doet her en der dan ook wenkbrauwen fronsen. De liberale fractie is een splijtzwam.

Binnen de ALDE zijn er enerzijds de partijen die volmondig inzetten op een supranationale staatsstructuur met bijbehorende federalisering. Progressief-liberale partijen als OpenVld en het Nederlandse D’66 maken deel uit van deze vleugel. Anderzijds is er een politieke groep die wil kiezen voor verregaande samenwerking, veelal op economisch vlak, zonder dat dit noodzakelijk dient uit te monden in een volledig gefedereerde Europese Unie. De Nederlandse conservatief-liberale VVD, alsook de Finse Centrumpartij van Rehn, alliëren zich veelal aan deze tweede, meer gematigde, groep. Ook het merendeel van de LibDems in het Verenigde Koninkrijk wenst een minder radicale koers te varen dan de lijn die Guy Verhofstadt voorstaat. Regelmatig komt er vanuit de brede basis van partijen dan ook tegenkanting ten overstaan van de Belgische oud-premier. Vaak komen deze geluiden uit landen als Nederland en Finland. Niet toevallig de nettobetalers van de EU. Denken we maar aan Mark Verheijen, EU-woordvoerder voor de VVD, die een tijd geleden Verhofstadt nog ‘een gevaarlijke man’ noemde. Ook een politieke coryfee als Frits Bolkestein, stelde meermaals dat ‘Verhofstadt blaft tegen de maan’.

Winst en verlies

Verwacht wordt dat de liberale fractie op 25 mei gedecimeerd zal worden. VVD in Nederland, Freie Demokratische Partei in Duitsland, LibDems in het Verenigd Koninkrijk, OpenVld bij ons… allen staan ze op (zwaar) verlies in de peilingen. De liberalen zullen zich bij een slechte uitslag achter de oren krabben en mogelijk hun politieke lijn ten overstaan van het EU-project moeten bijsturen. Het wordt tevens afwachten hoe goed de felste tegenstanders van een federale Europese Unie zullen scoren. Zowel de Ukip van Nigel Farrage, het Front National van Marine Le Pen en de PVV van Geert Wilders zullen winst boeken. Voorts is het zeker ook nuttig om met partijen als Alternative Für Deutschland en N-VA rekening te houden. Het lijkt bijzonder onwaarschijnlijk dat AfD aansluiting vindt bij de liberalen van Verhofstadt. De partij wil een splitsing van de eurozone, een voorstel dat voor zowat alle liberale partijen onbespreekbaar is. Eveneens is de positie van de N-VA binnen de veelal linkse fractie van regionalisten en groenen nagenoeg onhoudbaar geworden. Bart Staes (Groen) stelde onlangs dat de verzameling van regionalisten en groenen in het Europese parlement geen winkel is waar je zomaar binnen en buiten loopt. Als de N-VA deel wil blijven uitmaken van deze technische fractie, dan zal iemand als Johan Van Overtveldt zijn toon dienen te matigen.

Kortom: Er zal na 25 mei ferm geschoven en bijgeschaafd worden. Zowel binnen als tussen de fracties. Niet zozeer de uitslag van de verkiezingen is interessant, maar vooral de gevolgen die het de dagen en weken erna met zich zal meebrengen. Een splitsing van de Europese muntunie mag (momenteel) dan wel afgewend zijn, een eurofederalisme met mutualisering van de staatsschulden en eurobonds is nog niet voor morgen. Hoe graag de combattieve Guy Verhofstadt dat ook zou willen.

 

The Ukrainian Dystopia

unbenannt1.png

The Ukrainian Dystopia – Domestic and Foreign Factors

by Leonid Savin

Ex: http://www.geopolitica.ru

 
First of all, the situation in Ukraine is not as simple as it is being described by the Western media and Brussels/Washington politicians. The protest was started just before the Vilnius summit of the Eastern Partnership at the end of November 2013. Actually, most of protesters didn’t read the proposed agreement about the association with the EU, but were galvanized by leaders of the oppositional parties (Svoboda, Udar, Batkivschina). The slogan was that Ukraine is part of Europe (yes, of course, there was no doubt about this), but only a few interested individuals knew that such an agreement of association had previously been signed with… Jordan, Morocco, and some other countries.
 
This document was developed as tool of the EU’s soft power for engagement of the African and Eastern European markets. When President Yanukovich did not sign this agreement, the West initiated a colossal campaign against him: from political and diplomatic pressure to direct support of the Ukrainian opposition. We must take into account that the opposition, both nationalistic and liberal, was supported by the EU and USA years before through grant program.
 
Klichko’s Udar party was especially supported by Germany (he is also a resident of Germany). Russia has supported the decision of the Ukrainian president and provided a large discount for gas supplies and a loan of $15 billion. This gesture of good will was interpreted by the opposition and Ukrainian right-wing nationalists as the imperial ambitions of Moscow. From this point of view, Yanukovich is a puppet of Russia.
 
Some Ukrainian oligarchs also started to actually support the opposition because they are not pleased with Yanukovich and have their own funds abroad. Of course, there were long consultations between these oligarchs and Western politicians for how to better increase the pressure against the president, and the protests were intensified. We see that the general frontline of the protests was captured by ultra-radical groups similar to the Black Bloc of the antiglobalist movement a few years ago, but with a different political orientation.
 
These right-wing groups committed most of the violence during the protests (the destruction of Lenin’s memorial, attacks on police with Molotov cocktails, the ‘occupying’ of governmental building), and the political opposition was an umbrella that brought together these radicals. In reality, neo-Nazi radicals are strongly against the EU and European values and have no any road map for the future of Ukraine. They are funded by an umbrella of opposition groups (300 UAH for a day’s stay on Maidan and 2000 UAH for those who attacked police with Molotov cocktails. 1 $ US = 8 UAH) and both structures (the political opposition and neo-Nazi urban insurgents) choose the victims – it is the president, the Party of Regions, and the police.
 
After violent attacks near the ministers’ offices, parliament issued new laws pertaining towards addressing responsibility for such acts of protests and violence. But even these measures did not provide a cure for the crisis. On 25 December, three policemen were captured by extremists (one was wounded by a knife) and illegally held in one of the captured buildings in Kiev. The same day, Yanukovich proposed giving the post of prime minister to the leader of the Batkivshina party (Yatsenyuk) and the post of vice-prime-minister to Klischko (they refused).
 
Despite Western allegations otherwise, there really wasn’t much police violence, and the government does have the legal right to use such power if need be. In two words, we have a conflict between the established legal structures (president, parliament, other governmental structures) and those with self-proclaimed legitimacy (the opposition with mass support), as described by Carl Schmitt. The problem is that the opposition is very active, but the followers of the president, government, and order are passive. When the “Euromaidan” civil activists in Kiev and other regions began their street blockades and use of violence, the majority of Ukrainians did nothing and hoped that the police and the security service would intervene. But a paralyzed police force cannot perform their own standard functions because the opposition describes such measures as “violence against the people”.
 
The current problem is that the opposition umbrella does not have control over the violent neo-Nazi groups in Kiev and other regions, and some opposition leaders are nervous about their own place in any future political system in Ukraine. Another problem is that the “Euromaidan” activists have raised support from abroad (including from the Ukrainian diaspora) under the idea of “the people fighting against an authoritarian regime”. The masses do not usually understand the complexity behind such situations, and thus, they are profitably manipulated by those who are directing the destabilization.
 
The Strategic Landscape
 
The general context of these (and previous) protests may be found in the political system of Ukraine – it is liberal capitalism. For the last ten years, the social sector was destroyed, and Ukraine experienced a rapid rise in unemployment. Many citizens therefore needed to go abroad for work (Russia, Poland, and the European countries) or immigrate. When the “Orange Revolution” started in 2004, there was lots of optimism. The majority believed in changing the status quo and there were many calls of “Yes, we can!”. But this process of reorganization was twisted and stagnant.
 
The leaders were politically impotent, and corruption increased by leaps and bounds. The governmental system became more rotten than it had ever been before, and this process continued to accelerate. When Yanukovich returned to the presidency, he did not do enough to pursue radical changes to this trend. He cares more about his own “clan”, and this began the conflict between the oligarchs.
 
As I wrote above, some of them began to support the opposition (whereas they had supported Yanukovich in the past). The feeling of “yes, indeed” penetrated the minds of some oligarchs and they began to play their own game. Yet, they did not understand that another game was already in effect and that they were simply pawns within it!
 
Yanukovich understood that associating with the EU would be the last major political decision he would make. After the agreement, he would have to release Yulia Timosehnko (the former prime minister) from jail, and there is even a chance that he himself would then be sent to jail! Secondly, EU association would mean the implementation of protective tariffs from Russia. Russian gas would then be sold to Ukraine for the same price as it is to the EU. For example, in 2014 it would be about $370-380 per 1000 cubic meters, but Belarus would only be paying $175!!!
 

ukrextrdr.jpg

 
The difference can most certainly be felt, especially when one thinks about the economy’s industrial complex. In the process of building the Customs Union and the Eurasian Union, Russia will be very sensitive about any economic vectors near and around its own space. Ukraine would lose access to the huge Russian (but also Belarusian and Kazakh) market for its own goods, as well as the cheap goods coming out of the Customs Union. But the protesters do not think in geopolitical norms. They only rely on emotions…
 
European Involvement
 
European leaders are really confused. The European and US politicians need to stop and think before they continue to act, as they do not fully understand what it is they are doing. In the EU, we see much more police violence during protests than is the norm. When information about right-wing neo-Nazi groups in Ukraine entered into the Western media, there was cognitive dissonance. When Ukrainian Jews were attacked by the same protesters standing in Maidan, there was a strong reaction from the international Jewish community, but the European establishment once more expressed cognitive dissonance.
 
They wanted a planned and manipulated reality, but real life is different than their constructed images of it. They even wanted to present different images and pictures of what is happening. After two people were killed, new questions emerged: what is happening inside the opposition’s camp, and why can’t the opposition leaders control the radical groups under their own umbrella? I think that the European security services have knowledge and experience in dealing with leaderless resistance movements and insurgent anarchism, but the recognition of this occurring in Ukraine would also lead to the recognition that the Ukrainian government must use force to combat this extremist (even with European assistance)! In actuality, the EU does not have special think tanks or well-educated analysts that focus on Ukraine. Therefore, the European community does not have enough information about what is happening there, what its roots are, and what the possible tree of scenarios could be.
 
The Goals of the Ukrainian Opposition
 
The opposition wants to organize new presidential and parliamentary elections because that is the only legal way to change the power system. Because new presidential elections are scheduled for March 2015, this crisis is a serious test for Yanukovich. For the opposition, it is chance to get more publicity, because until now, they were supported only by some regions. And with the promotional aid of the EU and US, such a goal will be easier. On the other hand, they do not have a single leader to rally behind, so we could see an internal battle be waged inside the opposition’s camp in the future.
 
Ukraine actually has a very clear electoral map where one can see which region votes for the Party of Regions and which support the nationalists’ parties. If confidence in Yanukovich decreases, then he will lose support from the East and South of Ukraine (his classic base of electoral support). Nonetheless, Yanukovich is a legal president and he will not leave office before his term is over – this is certain. His post is guaranteed by the Constitution, and he has already proposed a plan for ending the crisis. The opposition does not have any such constructive ideas, and they speak with the language of ultimatums. This attitude is impossible to use in any normal negotiations, and the EU understands this very well. Therefore, they (the outsiders) cannot propose anything and just have to wait to see what happens.
 
The Role of the Media 
 
Most of the Ukrainian and European media take an incendiary position. There has been a lot of misinformation spread about the events in Kiev. Some US media outlets have used strategic rhetoric, for example, the Foreign Affairs magazine issued by the Council on Foreign Relations used the word “ceasefire” in an article about the process of ongoing negotiations between the authorities and the opposition.
 
Such a discourse is symbolic of a war of conscience against the state of Ukraine. Blogs and social networks are also effective in advancing this campaign. If one looks at a map of the “Euromaidan” hashtag, most activity will be seen as coming from three locations – Kiev, Washington, and London! Alternative media can also be of use in finding out more information about various figures of the opposition, for example, Oleg Tyagnibok of the Svoboda Party (formerly the Social-Nationalist Party of Ukraine), statements from his hate speeches (mostly against Jews, Russians, Poles, and communists), his background, and where he gets his money from to fund his current activities.
 
External Actors 
 
Ukrainian MPs, the prime minister, and even oppositional leaders (Klichko) already recognized that there have been manipulations and interference from abroad. This means that external influence has already happened. If regime change occurs, this will not mean anything good for Ukrainians. Radicals are radicals under any regime. They will use Molotov cocktails again, but this time, the target of their attacks will be the EU’s occupational regime, the degraded culture of the West, banks, and corporations (under the auspices of honor and Ukrainian independence, of course). This type of bourgeois right-wing nationalist that we currently see on Maidan will be emancipated in the near future.
 
Some oppositional leaders will get preferential treatment from the West, while a select few will be used as technical actors during the consequent engagement of Ukraine with the West. European institutionalism is a good tool for gradual reforms, but with the rise of Euroscepticism, especially in the neighboring countries of Hungary and Slovakia, this will no longer be as easy as before. The “Palestine-ization” of Ukraine could worryingly occur. There is a serious present crisis affecting the state system, political processes, national identity, geopolitical thinking, and sovereignty. I think that the key decisions that we see in the upcoming days will address each of these topics. Then we will see a test that can gauge the actual sovereignty of Ukraine.
 
The Geopolitical Scale 
 
In this crisis, the main geopolitical actors are trying to get new experience in order to use it for their own benefits. Russia is following a clumsy strategy of engagement and acts more reactively than proactively. The EU seems to be a timid actor, as the Ukrainian vector had been a fault line in the European strategy for many years. Because of the economic crisis and problems with its own identity within the EU, Ukraine is perceived as a difficult partner.
 
The homogenization of the Ukrainian space would not go as easily as previously planned, and Ukrainian society is divided in their vision of the future. The US continues to battle against Russia and the Eurasian Union. For this reason, Ukraine is a good place to wage such a campaign. The timing is on the side of the US, because the Olympic Games in Sochi may distract the global public (in a similar fashion as the 2008 Olympic Games in China provided a cover for Saakashvili’s regime to begin military aggression against South Ossetia). In this situation, Ukraine loses its geopolitical maneuverability very quickly. The moderate balance that served as a useful political tool for Ukraine’s external activities during the presidency of Leonid Kuchma no longer works. This is because in a geopolitical sense, Ukraine does not understand the necessity of a strong alliance with Russia and the Eurasian bloc, as without it, the country will be slowly devoured by the EU and manipulated by the US. Separatism could also possibly occur in Ukraine.
 
The first mirage of this processes emerged in 2004, but now the situation is more complex and there will be more than two separate pieces if this scenario becomes reality. The Zakarpatie region (bordering Hungary and Slovakia) does not want to be in an independent Western Ukraine. The Crimea has some Tatars who generally supported the “Euromaidan” events, so a conflict in the Crimea Autonomous Republic is also possible there, especially when we take into account that many Tatars have already been waging jihad in Syria and now have experience in military insurgency.
 
Conclusion 
 
Any results of “Euromaidan” will be negative both for the Ukrainian people and regional geopolitics. The society inside of the country is divided, and part of it thinks in the framework of revenge and resentment (both sides of the current conflict). The process of reconciliation will not be fast and easy. The only possible way for a positive political development would be innovation, but the Ukrainian political elites are lazy and do not have enough intellectual skills and experience to devise such innovations, as neither do the opposition. European and US advisors will not bring winning ideas to the Ukrainian opposition. The radical nationalistic sector thinks only about the realization of their own ideas which are similar to xenophobia and Nazism. Because of the activity of these aforementioned elements, there is no possibility to marginalize and “freeze” them.
 
The oligarchs will also try to use radicals as a frontline to further their own profit. It is very strange that the nationalists cooperate so closely with the cosmopolitan oligarchs and the neoliberals in Ukraine, because the doctrine of Ukrainian nationalism is against oligarchy and globalization. This alliance thus symbolizes nothing besides the hypocrisy that is standard for business interests involved in politics. Therefore, the new state of a hypocritical Ukraine is the most plausible scenario that we will have in the future.

dimanche, 09 février 2014

Réflexions sur le péril démographique musulman russe

TATARSTAN2.JPG

Alexandre Latsa:

Réflexions sur le péril démographique musulman russe

Ex: http://french.ruvr.ru

Nombre de commentateurs souvent proche de certains milieux d’extrême droite européens ou néoconservateurs américains mettent en avant comme faiblesse fatale pour la Russie le fait que le pays devrait rapidement devenir un Etat majoritairement musulman. Sa population comprendrait déjà de 13 % à 15 % de musulmans (soit 19 à 22 millions de personnes) et ce nombre devrait rapidement grossir puisque, toujours selon ces experts américains principalement, les femmes du Caucase musulman auraient 10 enfants !

Pour d’autres analystes journalistiques, la Russie comprendrait 30 à 40 millions de musulmans, soit jusqu’à 25 % de la population de Russie, condamnant de façon irréversible le pays à devenir un califat. Pour eux à l’horizon 2050 la Russie devrait se transformer en une sorte de Russabia, pendant russe de l’Eurabia de l’Ouest du continent.

Ces théories se sont brusquement développées lorsque durant les 2 ou3 dernières années sont apparues des vidéos sur les prières de rue de la communauté musulmane à Moscou qui selon certains sites laïcistes « submergeraient Moscou » comme Paris ou d’autres villes d’Europe.

En réalité il n’en est rien.

Ces prières ont lieu une fois par an dans la capitale de Russie et contrairement à la situation dans d’autres pays européens, elles sont organisées volontairement « par » les autorités municipales russes « pour » les croyants musulmans. La capitale de Russie comprend en effet quatre mosquées pour les quelques deux millions de musulmans que la ville connaît et dont la grande majorité sont issus d’Asie centrale mais travaillent dans la capitale. Il faut noter que les musulmans ne sont pas les seuls à être « mal logés » puisque selon Alexandre Boroda de la fédération des juifs de Russie, 500.000 juifs vivraient à Moscou alors que la ville ne comprendrait actuellement que quatre synagogues.

D’un point de vue des évolutions démographiques internes à la fédération de Russie, force est de constater que les chiffres et les faits vont aussi pour l’instant à l’encontre de ces prévisions catastrophistes.

photo_1310307585836-1-0.jpgLe recensement de 2002 annonçait le chiffre de 14,64 millions de musulmans en Russie soit un peu moins de 10 % de la population du pays à cette époque. Selon une analyse du Pew Research Center, un think-tank américain spécialisé sur les questions démographiques et sociales, on serait arrivé à 16,4 millions en 2010. Toujours selon ce think-tank, en 2030 on devrait arriver à 18,6 millions de musulmans en Russie (sur une population de plausiblement 150 millions soit 12 % de la population totale du pays) mais cela seulement si leur progression se maintient à 0,6 % / an selon Didier Chaudet. La population musulmane passerait donc de 9% de la totalité de la population du pays en 2002 à autour de 12 % en 2030.

Qu’en est-il des chiffres dont on dispose ?

Le district du Caucase du Nord qui représente 6,7 % de la population de Russie n’a « produit » (en 2013) « que » 8,7 % des naissances du pays, incluant les minorités russes présentes dans cette région. Les trois républiques les « moins russes» du grand Caucase Nord que sont la Tchétchénie, le Daghestan et l’Ingouchie (qui comprennent à elle trois moins de 3 % de Russes ethniques) ont connu à elle trois 98.801 naissances en 2013 (contre 99.909 en 2012 soit une baisse de 1,7 %) c’est à dire 5,5 % des naissances de toute la fédération de Russie, un taux presque identique à celui de 2006 comme on peut le constater ici.

L’ensemble de toutes les républiques musulmanes de Russie, du Caucase (Tchétchénie, Daguestan, Ingouchie, Adygué, Kabardino-Balkarie et Karatchaïévo-Tcherkessie) ainsi que de la Volga (Tatarstan et Bachokorstan) ont connu cette année 286.402 naissances pour 14.443.611 millions d’habitants, soit un total de 15 % du total des naissances du pays pour 13,2 % de la population de la fédération de Russie.

Il ne faut pas cependant pas oublier que nombre de ces républiques « musulmanes » ont en outre de fortes minorités russes (36 % au Bachokorstan, 33 % en Karatchaïévo-Tcherkessie, 30 % au Tatarstan, 25 % en Kabardino-Balkarie) voir une majorité russe comme c’est le cas en Adygué avec 63 % de russes.

Bien sûr, nombre de citoyens de ces républiques sont à Moscou et aussi de façon moindre à Saint-Pétersbourg, ce qui contrebalance un peu la tendance. Mais en même temps ce ne sont pas les minorités tatares ou caucasiennes moscovites (russifiées et urbanisées) qui ont dans leur intérêt de bâtir un nouveau califat ou de faire sécession bien au contraire.

En effet selon une étude de Gallup de 2007 49 % des Russes musulmans ne priaient jamais (66 % pour les jeunes générations), 46 % ne sauraient pas prononcer la profession de foi musulmane, 50 % boiraient de l'alcool et 27 % mangeraient du porc. Nulle surprise dés lors que selon les derniers sondages de 2013 « seulement » 7 % de la population se déclare musulmane (contre 4 % en 2002 et 6 % en 2007) pendant que 68% des sondés se déclarent eux orthodoxes contre 50 % en 2002.

Ce retour en religion des Russiens et des habitants de la Russie est sans doute l’une des principales raisons du renouveau démographique russe et de la hausse du nombre de naissances ces dernières années, avec la forte propagande d’Etat entamée en 2005 et évidemment la hausse continue de l’amélioration des conditions de vie, qui incluent l’obtention des primes à la naissance.

Par conséquent et à ce jour, une Russabia ne se profile vraisemblablement pas d’un point de vue démographique interne et sans une potentielle immigration extra-russienne soutenue comme cela pourrait cependant être le cas en provenance d’Asie centrale, comme abordé ici et . N

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur

L’Allemagne, la Russie et la crise ukrainienne

femme-politique-ukrainienne-L-5.jpeg

L’Allemagne, la Russie et la crise ukrainienne

Ex: http://www.dedefensa.org

La nouvelle équipe mise en place au ministère des affaires étrangères allemand présente une perspective très intéressante, essentiellement au moment où la crise ukrainienne prend des dimensions internationales importantes. En effet, c’est tout aussi essentiellement du point de vue des relations avec la Russie, et cela dans le cadre de la tension ukrainienne, qu’il faut considérer cette nouvelle équipe.

Nous parlons d’une “nouvelle équipe”, dans le contexte que nous proposons, parce qu’il faut parler, à côté du ministre Frank-Walter Steinmeier qui a été nommé en décembre 2013, de Gernot Erler, nouveau chef des relations avec la Russie et les pays de l’ex-URSS dans ce ministère (titre de sa fonction : “Coordinateur responsable de la Russie, de l’Asie centrale et des pays de l’Eastern Partnership”). Erler est entré en fonction jeudi dernier et a aussitôt exposé aux journalistes ses conceptions (voir EUObserver, le 31 janvier 2014)

• Les deux hommes sont des SPD, ce parti ayant réclamé pour lui ce grand ministère des affaires étrangères comme une des conditions de sa participation à la coalition avec Merkel. La politique russe de Frank-Walter Steinmeier est très spécifique, comme il l’a montré dans les quatre années (2005-2009) qu’il a passées à ce poste, dans la premier gouvernement Merkel, également de coalition. On peut dire qu’il s’agissait, pour l’essentiel, d’une poursuite discrète de la politique Schröder (toujours pour les relations avec la Russie), en même temps que l’affirmation de Steinmeier de son peu de goût pour les pratiques-Système du politically correct. Cet extrait de l’article de Wikipédia qui lui est consacré est significatif, y compris avec citation de la réaction d’un extraordinaire cynisme inconscient du New York Times accusant, en parfait mode inverti, Steinmeier d’un “extraordinaire cynisme” parce que ce ministre-là avait observé (en 2008) qu’il fallait, comme lui-même l’avait fait, “beaucoup de courage par les temps qui courent pour ne pas rencontrer le Dalaï-Lama” quand il passait à portée de rencontre... (Donc, selon notre interprétation, il n’y a rien pour ce cas qui soit nécessairement contre le Dalaï-Lama, – autre débat, – mais beaucoup, sinon tout, contre l’obligation-Système très active en 2008-2009, – JO de Pékin et la suite, – d’aller faire ses dévotions aux Dalaï-Lama. L’extraordinaire “cynisme inconscient du New York Times” est bien de faire la bête à cet égard, et de négliger l’évidence qui aurait du l’éclairer et qui l’a plutôt aveuglé. L’aveuglement est donc avéré et le cynisme trouillard et inconscient du NYT est bien là ; mais quoi, rien de nouveau à cet égard depuis que règne le Système.)

«Russian opposition activists celebrated when Steinmeier lost elections in 2009, signaling their discontent with Steinmeier. Oleg Orlov, head of the Memorial human rights group, said that Steinmeier had prolonged Schröder's policies on Russia and that Germany's policies were “extremely bad for civil society, democracy and the country as a whole”.

»In 2008, Steinmeier refused to meet Dalai Lama. Instead, Steinmeier issued the statement “it takes a lot of courage not to meet with the Dalai Lama these days”, which the New York Times described as “extraordinarily cynical” and accused of Steinmeier of prioritizing money over human rights.»

• Merkel accepta la nomination de Erler au côté de Steinmeier le 9 janvier. On notait alors qu’il s’agissait de la reconstitution de l’équipe Schröder pour l’établissement de relations privilégiées avec la Russie  : «Erler coordinated German-Russian relations in the foreign ministry at the time when Steinmeier was chief of staff to Chancellor Gerhard Schroeder. Together they secured the construction of a direct gas pipeline from Russia to Germany (Nord Stream) which bypassed Poland and the Baltic states, increasing their vulnerability to Moscow gas politicking.» (EUObserver, le 10 janvier 2014.)

• Dans le texte déjà référencé (EUObserver, le 31 janvier 2014), on a donc une excellente présentation des idées et des conceptions qui vont présider à la nouvelle équipe du ministère des affaires étrangères allemand vis-à-vis de la Russie et au moment où la crise ukrainienne place les relations avec la Russie au premier plan. Les déclarations de Erler sont d’autant plus significatives que son poste a pris l’ampleur qu’on a vue, alors qu’il était auparavant réservé aux seules relations de l’Allemagne avec la Russie. (Cela servit à son prédécesseur, Andreas Schockenhoff, pour en faire une tribune d’accusation constante de la situation des droits de l’homme et de la démocratie en Russie, sorte de base d’“agression douce” contre la Russie caractérisant alors pour une bonne part la temporairement “nouvelle” politique russe de l’Allemagne [voir le 8 avril 2013]. On mesure d’autant mieux le changement qu’apporte l’équipe Steinmeier-Erler.)

«The EU was wrong not to have analysed possible conflicts with Russia before offering the so-called Eastern Partnership to countries like Ukraine, Gernot Erler, Germany's new chief of relations with Russia and the eastern neighbourhood told journalists in Berlin on Thursday (30 January). [...]

»[Erler] said his name was floated to act as a mediator in Ukraine, where pro-EU protests in Kiev recently turned violent. But in the meantime, EU neighbourhood commissioner Stefan Fuele and EU foreign policy chief Catherine Ashton have taken on the task. “It is best for Germany not to seek a special role in Ukraine but rather to stick to the common European position and support the EU mediation efforts,” Erler said. [...]

»...Erler said the number one priority is to stop the violence. He said the second priority is to quickly create a functional government because “Ukraine is on the brink of bankruptcy, which would have immense consequences also for Europe.” But, looking further down the line, he said the EU must reconsider its Eastern Partnership and why the Ukraine fiasco arose. [...]

»“I am surprised that experts have been called to look into it only now – if there is a conflict between a Russian Customs Union and the Eastern Partneship. We need a solution as quickly as possible, because this is not only about Ukraine. Moldova and Georgia have finished the negotiations and want to sign the agreement this summer. How will Russia act if that happens?” Erler asked. “We have to ensure there is no tension between the Eastern Partnership and the Russian Customs Union,” he noted.

»He added that trade is just one element of concern from the Russian side, but did not elaborate on the point. But he said that if countries like Ukraine, Georgia and Moldova enter a “deep free trade agreement” with the EU, as currently envisaged by the Eastern Partnership, Moscow fears that these markets will be flooded with cheap Western products, which would undermine Russian exports. “I can understand this concern. I don't know what the solution will look like, but it seems possible and this is currently being assessed by experts,” he noted.»

On comprend évidemment l’intérêt que nous portons à cette nouvelle équipe de politique étrangère de l’Allemagne. Le terme “équipe” lui-même, au lieu de désigner le seul nouveau ministre, suffit à définir la cause de notre intérêt, puisqu’à côté du ministre l’importance de son coordinateur pour les relations avec la Russie et son “extérieur proche” est évidente et significative. Les relations de l’Allemagne avec la Russie et avec l’Ukraine, et justement les deux relations suivies et coordonnées par un seul homme, ont aujourd’hui une importance absolument considérable alors que nous sommes au cœur de la crise ukrainienne. Avec l’équipe Steinmeier-Erler, l’Allemagne sera poussée à déployer une tendance politique qui ira contre toutes les tendances activistes du bloc BAO, que ce soit celle de l’UE et de ses principaux membres (sauf l’Allemagne dans ce cas, bien entendu), que ce soit celle des USA, que ce soit celle des divers centres d’agitation et de subversion qui nous sont bien connus depuis les “révolutions de couleur”.

Nous n’entendons certainement pas porter ici un jugement de type géopolitique, puisque, nous le répétons une fois de plus pour tenter d'en instruire ceux qui nous lisent qu’il s’agit bien de notre ligne de pensée invariable, notre jugement rejette absolument cette référence dans une époque qui est installée décisivement et irréversiblement dans l’ère psychopolitique. C’est dire que nous n’apprécions nullement la nouvelle équipe Steinmeier-Erler du ministère des affaires étrangères comme un outil offensif de type géopolitique, par exemple pour établir des relations de puissance avec la Russie, ou pour toute autre entreprise du même genre. Pour nous, l’Allemagne reste un pays privé d’une véritable politique étrangère, sans la dimension de sécurité souveraine qui fait une telle politique ; par conséquent, l’Allemagne n’est pas dans une voie géopolitique d’affirmation, dans quelque orientation qu’on la considère.

Mais ce qui semblait une immense faiblesse de l’Allemagne dans l’ère précédente est devenu d’une piètre importance aujourd’hui. Si l’Allemagne ne s’est pas haussée au niveau d’un grand acteur souverain, comme le craignent les géopoliticiens qui voient constamment ces derniers temps une résurgence de la puissance allemande, les autres (USA et France en premier) se sont tous abaissés à son niveau en dissolvant leurs principes d’action dans la course effrénée pour rencontrer les consignes-Système, et opérationnaliser ce que nous nommons la politique-Système, avec l'importance primordiale accordée à la communication au détriment complet de l'action. Dans ces conditions qui sont celles d’un abaissement général qui ne saurait surprendre dans le contexte général, d’une absence totale d’action politique structurante, d’une paralysie conceptuelle à cause des pressions du système de la communication, il se trouve que l’Allemagne telle qu’elle se découvre avec l’équipe Steinmeier-Erler est parfaitement placée ; elle se retrouve à l’aise dans le jeu ordonné par l’ère psychopolitique, où les événements hors du contrôle humain ont pris le pas sur les desseins géopolitiques et les politiques qui vont avec, au profit (?) d’un immense désordre lorsqu’il s’agit de cette même appréciation géopolitique faite du point de vue des acteurs humains ignorant que l’enjeu central est désormais autour du Système et de l’affrontement Système versus antiSystème. Dans le cas qui nous occupe, l’équipe Steinmeier-Erler ressuscite indirectement, par le biais des obligations de l'ère psychopolitique, la politique Schröder des années 2001-2005, qu’on a faussement qualifiée d’antiaméricaniste à cause de l’affaire irakienne, qui fut essentiellement déployée selon une volonté de stabilité, en Europe d’abord avec les bonnes relations avec la Russie, d’une façon plus générale dans le reste du monde avec le refus de Schröder d’appuyer l’invasion de l’Irak (plutôt qu’une opposition directe). Ce sont les centres divers de pensée paranoïaque de Washington et des milieux atlantistes (think tanks et NGO diverses, des neocons à Soros) qui firent de cette politique Schröder une affirmation antiaméricaniste.

(De ce point de vue, la politique Schröder épousait parfaitement la politique française de 2002-2003, lorsque l’équipe Chirac-de Villepin retrouva les principes gaulliens de partage par universalité du principe de souveraineté nationale, au nom duquel la France s’opposa à l’expédition irakienne des USA, – et, là aussi, nullement par antiaméricanisme d'humeur ou de circonstance. (L'antiaméricanisme est là, simplement parce que les USA sont un centre-Système complètement anti-principie.) Ainsi faut-il également séparer, du côté allemand, les perspectives ouvertes par l’équipe Steinmeier-Erler de la brouille actuelle Allemagne-USA dans la crise Snowden/NSA. Le deuxième cas concerne, du côté allemand, la souveraineté intérieure allemande qui n’a rien à voir avec une politique extérieure, souveraine ou pas. La crise Snowden/NSA ne dépend certainement pas, dans sa composante allemande, des affaires étrangères mais de l’ensemble de sécurité intérieure, – ministère de l’intérieur, services de sécurité allemands, etc., – et, bien entendu, de Merkel elle-même.)

Dans les circonstances présentes, avec le bouillonnement ukrainien, avec cette nouvelle équipe Steinmeier-Erler et l’éventuelle politique qu’elle sera conduite à proposer, – Merkel ayant sont mot à dire, naturellement, – l’aspect non-géopolitique de l’activité allemande s’insère parfaitement dans le contexte général pour agir comme une pression antiSystème brutale et inattendue au milieu de l’élan général antirusse (et pro-opposition en Ukraine) du bloc BAO. (Nous irions même jusqu’à avancer que la seule présence de l’équipe Steinmeier-Erler constitue en soi une telle affirmation de communication que, même sans la nécessité d’actes politiques affirmés et sensationnels, elle imposera sa marque dans les événements en cours, notamment la crise ukrainienne.)

Nous apprécions donc l’importance fondamentale de cette nouvelle structure de la politique étrangère allemande, surtout avec le rôle élargie donné à Erler par rapport à son prédécesseur, qui lui permet de traiter directement de l’affaire ukrainienne par rapport aux liens de l’Allemagne, et de l’UE, avec la Russie, comme un élément de trouble et de contradiction plus que comme un élément constructif. Ce trouble et cette contradiction sont introduits au cœur de la politique-Système qui ne peut être qu’antirusse, et pour les circonstances plus opérationnelles, comme un élément de trouble et de contradiction au cœur de l’action de l’UE et dans les relations intra-bloc BAO, entre l’UE et les USA. Cela ne se comptabilise nullement en termes de “victoire” ou de “défaite”, encore moins en termes de stabilisation, mais en termes d’accentuation de la lutte antiSystème contre un Système en mode de surpuissance, et par conséquent en termes d’accentuation de la dynamique-Système définie par l’équation surpuissance-autodestruction, avec l’accentuation de la dynamique de surpuissance alimentant sa propre transmutation en autodestruction.

What Links the Threat of a U.S. Default with the Destabilization of Ukraine?

UkraineProte.jpg

What Links the Threat of a U.S. Default with the Destabilization of Ukraine?

Nikolai MALISHEVSKI

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
At the Munich Security Conference the Ukrainian opposition and the U.S. essentially agreed on a plan to force Viktor Yanukovich to capitulate. Arseniy Yatsenyuk told of this plan of action, which was worked out with the direct participation of Western representatives, after a meeting with U.S. Secretary of State John Kerry and EU officials. While the «Euromaidan» is shoring up its tents, showing that it is there for the long haul, the State Department has appointed a time by which the regime change operation in Ukraine is to be finished: March 24. That is how the message which appeared on the official site of the U.S. State Department on January 24 could be interpreted:

«Ukraine Travel Alert. The U.S. Department of State alerts U.S. citizens of the potential risks of travel to Ukraine due to the ongoing political unrest and violent clashes between police and protesters. Protest-related violence, particularly in Kyiv, has escalated sharply since January 19, resulting in several deaths and hundreds of injuries.  Protesters have occupied Kyiv’s Independence Square and several government buildings in Kyiv and other cities throughout Ukraine.  Groups of young men, popularly called “titushky,” have attacked journalists and protesters and committed other random acts of violence in Kyiv and other cities.  U.S. citizens are advised to avoid all protests, demonstrations, and large gatherings.  U.S. citizens whose residences or hotels are located in the vicinity of the protests are cautioned to leave those areas or prepare to remain indoors, possibly for several days, should clashes occur.  This travel alert expires on March 24, 2014».

The start of implementation of the regime change plan most likely will coincide with February 7. Two significant events are to occur on this date: the start of the Olympic Games in Sochi and the deadline on suspension of the cap on the U.S. state debt agreed upon by the President and the Congress.

Today, as six months ago, when the situation in Syria abruptly deteriorated and everyone was expecting the beginning of a military campaign against that country, the masters of the dollar from the Federal Reserve and the U.S. government once again face the same self-destructive dilemma: to default and declare America bankrupt or to raise the debt ceiling once again and further toughen austerity measures. On the international arena this dilemma is directly linked with the need to reevaluate the status and role of American currency. 

The masters of the dollar are unable to resolve the problem which is making America's life difficult. In recent years they have merely been postponing a solution, making do with initiating cataclysms to distract attention from the dramatic situation with America's currency. Now a new flare-up in the problem has been postponed until February after something similar occurred last autumn amid the dramatic happenings which fastened the entire world's attention to Syria (the drama was instigated by America's allies among the Islamist terrorists who falsified a «chemical attack» in August 2013). A similar refocusing of the world media's attention is occurring today, but this time the role of the main «distraction» is being played by the disturbances and pogroms on the streets of Kiev and other Ukrainian cities.

Compare these two illustrations; they are identical. In the illustration framed in red are instructions in Arabic developed by American specialists during the first stage of the «popular protest» in Syria (2011). Framed in yellow are instructions in Ukrainian for Kiev's Maidan activists. 

The problem of a U.S. default first became a major issue in 2008, soon after Moscow's statement that Russia is setting a course toward economic integration of Eurasian countries. Then the Americans were able to distract the world's attention by shifting it to the slaughter in South Ossetia started by their Georgian puppets on the day of the opening of the Olympics in Beijing and to what the world media called «the beginning of the global economic crisis».

The default of the «global superpower» and the collapse of the currency system and the dollar will most likely not take place immediately after February 7 either, despite the most acute financial and economic crisis since the time of the Great Depression and the astronomical proportions of the aggregate debt of the United States. The masters of the American currency have initiated a whole series of crises which could give the dollar its next reprieve. 

The most «promising» crisis has been created around Ukraine, to whose shores the U.S. is already prepared to send its warships under the pretext of the Sochi Olympics. Thanks to the sensation surrounding the disturbances in Ukraine, key facts which testify to the acuteness of the problems facing Americans remain practically unnoticed in the world media. Such as information about the size of the drop in the real disposable income (RDI) of Americans since 1974 (the change is reflected in the following graph):

These events affect Europe as well. Even pro-American Polish politicians, such as former president of Poland A. Kwasniewski, who represents the European Parliament in Ukraine with regard to the Tymoshenko case, speak of this with alarm. «The situation in Ukraine,» says Kwasniewski, «could get completely out of the control of the authorities and the opposition and have extremely tragic consequences not only for Ukrainians, but for the European Union as well... The fact that innocent people are being killed in Ukraine could cause a wave of migration and economic problems... We truly are in danger of a great tragedy. I think that European diplomats, diplomats from neighboring countries and Poland should be very sensitive to these matters. We could end up in a spiral of events which we will no longer be able to stop..». 

Besides the crisis in Ukraine, which is distracting the international public from the upcoming battle for the future of the dollar on Capitol Hill, another three «backup» crises are being prepared in Thailand, Egypt and Syria. On the eve of the Olympics, Damascus is supposed to report on the liquidation of its chemical weapons. The plan adopted in November provides for the weapons to be completely removed from the country by February 5. However, Syria is clearly lagging behind schedule. But both Damascus's fulfillment (disarming before a potential aggressor) and non-fulfillment of its obligations with regard to chemical weapons give Washington a pretext to step up actions against Syria, Russia's last Middle Eastern frontier. It's not for nothing that at the Munich Security Conference the U.S. attempted once again to talk with Syria in the language of ultimatums, and the radical Islamists from the Caucasus Emirate, who are fighting on the side of the Syrian rebels, are already prepared to act in Ukraine after the recent call for their confederates to «go on jihad» both in Syria and in the Northern Caucasus.

 
Tags: European Union Federal Reserve Ukraine US

samedi, 08 février 2014

Land Grabbing – eine neue Form des Imperialismus

grab27836665.jpg

Land Grabbing – eine neue Form des Imperialismus

Ex: http://sachedesvolkes.wordpress.com

Rund eine Milliarde Menschen, vor allem in den so genannten „Entwicklungsländern“, leiden an Hunger oder Unterernährung; immer wieder fordern Hungerkatastrophen Zehn- und Hunderttausende von Toten und lösen wahre Völkerwanderungen aus. Das massenhafte Elend lässt die Regierungen der regionalen wie globalen Großmächte jedoch kalt, von den in der Agrarbranche aktiven Großunternehmen und Großinvestoren einmal ganz zu schweigen. Das schlägt sich nicht nur in der Kürzung oder Nichteinhaltung von Entwicklungshilfeverpflichtungen (die ohnehin meistens in die Kassen der im zahlenden Land ansässigen Konzerne wandern) nieder, sondern auch im Phänomen des „Land Grabbing“.

Unter „Land Grabbing“ ist der Kauf von teilweise riesigen Flächen durch transnational agierende Agrarkonzerne zu verstehen. In diesen Gebieten werden dann für den Weltmarkt geeignete „cash crops“ angebaut, also sowohl pflanzliche Rohstoffe (Biosprit!) als auch ernährungspolitisch wichtige Pflanzen. Zu sehen ist das Phänomen vor dem Hintergrund von Überbevölkerung, Ernährungskrise und Verknappung von Agrarflächen. Seit 2006 sind nach Angaben der Vereinten Nationen bis zu 20 Millionen Hektar Anbaufläche von ausländischen Investoren aufgekauft oder langfristig gepachtet worden. Das entspricht einem Drittel der landwirtschaftlich genutzten Fläche in der EU.

Die ohnehin schon auf knappe Anbauflächen angewiesene einheimische Bevölkerung sieht von den Profiten wenig, und die erzeugten Nahrungsmittel werden exportiert. Während die Gewinne in den Taschen der Agrarmultis und Handelskonzerne sowie korrupter Drittweltregierungen verschwinden, kann sie sich (wenn überhaupt) als Tagelöhner mit Hungerlöhnen durchschlagen. Im ungünstigeren Fall wird sie wie in Kenia von Polizei, Militär und gekauften Milizen kurzerhand von ihrem angestammten Land vertrieben und vegetiert fortan in den stetig wachsenden Slums dahin. Gleichzeitig verschärft sich binnen kurzer Zeit die wirtschaftliche und damit politische Situation gerade in vielen afrikanischen Staaten, die schon vor derartigen Geschäften ihre Bevölkerung nicht ernähren konnten. Zu den Akteuren des „Land Grabbing“ gehören dabei nicht nur Unternehmen aus dem Westen, sondern ebenso Investoren aus Saudi-Arabien, Südkorea und nicht zuletzt auch die Volksrepublik China. Die betreffenden Regierungen wirken dabei unterstützend, kann doch durch „Land Grabbing“ auch die eigene Ernährungssicherheit gefördert werden. Die deutsche Bundesregierung steigt wohl auch bald ein, denn ihre Entwicklungspolitik soll künftig der offenen Förderung wirtschaftlicher Interessen dienen. Ziel sind zunächst die Energieressourcen Westafrikas, also beispielsweise Nigeria, Äquatorial-Guinea und Ghana. Gerade letzteres Land ist stark im „Land Grabbing“ engagiert, und so lassen sich gleich zwei Fliegen mit einer Klappe schlagen.

Welches Ausmaß derartige Projekte annehmen können, zeigt beispielsweise Äthiopien. Obwohl hier 31 Prozent der Bevölkerung akut von einer Hungerkatastrophe bedroht sind, verpachtete oder verkaufte die Regierung mit 500.000 Quadratkilometern rund 44 Prozent des gesamten Staatsgebietes an Investoren aus Saudi-Arabien. Auch im Sudan, dessen Staatschef Bashir 900.000 Hektar bestes Farmland auf 99 Jahre verpachten will, sind die Saudis vorne dabei. (Die Separatisten im Süden sind allerdings auch nicht viel besser: Sie haben 400.000 Hektar an US-Investoren verkauft.) Hintergrund ist die Verknappung von Agrarflächen und Wasserreserven in Saudi-Arabien, für die nun die Bevölkerung Äthiopiens einen hohen Preis zu zahlen hat. In Madagaskar kam es Anfang 2009 nach dem Verkauf eines Gebietes von der Größe Belgiens (50 Prozent der gesamten landwirtschaftlichen Nutfläche) an den koreanischen Daewoo-Konzern zu schweren Unruhen und zum Sturz des Präsidenten Ravalomanana. Die Intensivierung des Bürgerkrieges zwischen den maoistischen Naxaliten und der indischen Zentralregierung ist ebenfalls auf „Land Grabbing“ zurückzuführen, da die indische Regierung riesige Landstriche, Wasservorkommen und Wälder an internationale Investoren verkauft und der Landbevölkerung schlichtweg die Existenzgrundlage nimmt.

Nicht nur in den hiesigen Medien hält sich die Kritik in Grenzen, auch von der UNO ist wieder einmal nicht viel zu erwarten. Die Welternährungsorganisation FAO beispielsweise veröffentlichte Mitte 2009 eine Studie, in der auf die angeblichen segensreichen Folgen des „Land Grabbing“ hingewiesen wurde. Die Großprojekte brächten ja die Erschließung von Agrarflächen, Infrastrukturinvestitionen und Bauaufträge mit sich. Nicht berücksichtigt wurde, dass die meisten dieser Verträge unter strikter Geheimhaltung ausgehandelt werden, teilweise auch mit keiner politischen Kontrolle unterliegenden Regierungen. Gerade in Afrika sind Grundbucheinträge weitgehend unbekannt, und das Land gehört letztendlich dem Staat. Da wundert es nicht, dass „Land Grabbing“ auf dem FAO-Gipfel im Februar 2010 nicht einmal erwähnt wurde. Immerhin bequemte sich FAO-Chef Jacques Diouf, derartige Wirtschaftsbeziehungen als „neokoloniales System“ zu bezeichnen.

Brechen die ohnehin angeschlagenen Staaten dann zusammen, droht ihnen die Abhängigkeit von IWF und Weltbank, die zu teilweise brutalen „Strukturanpassungsprogrammen“ greifen und dabei die postkolonialen Ökonomien doch nur weiterhin zu deklassierten Zulieferern des Weltmarktes machen. Noch schlimmer kann es kommen, wenn Großmächte wie die USA oder die EU ihre geostrategischen und wirtschaftspolitischen Interessen gefährdet sehen: Dann droht eine wie auch immer verbrämte militärische Intervention, die das Land zu einem Protektorat herabdrückt. Diese Neukolonisierung der durch die koloniale und postkoloniale Politik des Westens ruinierten Staaten findet seit einiger Zeit auch in Deutschland ihre Fürsprecher, so beispielsweise in der „Frankfurter Allgemeinen Zeitung“ oder in der „Welt“, aber auch in akademischen Kreisen und in Positionspapieren von EU und CDU, die eine auch militärische Sicherung wirtschaftlicher Interessen vorsehen. In den USA fordern Ökonomen wie Paul Romer bereits die Einrichtung von „Charter Cities“ in der „Dritten Welt“. Hierbei handelt es sich um privat finanzierte Industrie- und Handelsniederlassungen, die quasi unter internationaler Kontrolle und auch internationalem Schutz stehen. Hierfür verkauft ein Entwicklungsland eine unbesiedelte Fläche und verzichtet für eine vertraglich festgelegte Zeit auf seine Souveränitätsrechte, um in den Charter Cities die Keimzelle einer ökonomistisch-autoritären Entwicklungsdiktatur zu legen und – vor allem – um die Taschen der investierenden Konzerne zu füllen.

Der Fond für landwirtschaftliche Entwicklung (IFAD) geht davon aus, dass die Preise für Lebensmittel bis 2020 um bis zu 27% steigen werden. Auch weiterhin werden Investoren Land in Afrika aufkaufen, um es zugunsten der „entwickelten Länder“ wie auch der Schwellenländer zu bewirtschaften.

Hier kann von einem Neokolonialismus gesprochen werden, der die finanzielle Notlage gerade der afrikanischen Staaten ausnutzt und letztlich Bestandteil eines Teufelskreises ist: Abhängigkeit vom Weltmarkt – wirtschaftliche und finanzielle Probleme – ungünstige Geschäfte wie „Land Grabbing“ oder wirtschaftliche Liberalisierung – Destabilisierung bis hin zum staatlichen Kollaps. Bereits jetzt werden vom US-Think Tank „Fund for Peace“ rund zwanzig afrikanische Länder als „Failed States“ gehandelt; damit ist „Land Grabbing“ ein Aspekt der einen gesamten Kontinent ruinierenden Strukturen des kapitalistischen Weltsystems.

Dr. Bakterius

Folgender Artikel erschien im Jahr 2010 im nationalrevolutionären “Fahnenträger”